Toujours programmées, les élections locales n’ont jamais été organisées en République démocratique du Congo en trois cycles électoraux. Le manque de moyens a toujours été la raison principale avancée. L’actuel président de la CENI a-t-il trouvé la formule pour permettre aux Congolais de voter enfin leurs dirigeants de proximité ?
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié samedi le calendrier électoral 2021-2027. Si la date la plus attendue était celle de la tenue de la présidentielle, une surprise s’est invitée dans la programmation présentée par Denis Kadima : l’organisation des élections des conseillers communaux le 20 décembre, le même jour que la présidentielle et les législatives nationales et provinciales.
Le scrutin des conseillers municipaux fait partie de ce que l’on appelle les élections locales. Il en est de même des scrutins pour les conseillers urbains, bourgmestres, bourgmestres adjoints, maires de la ville, maires de la ville adjoints qui sont programmés en mars et mai 2024. Aussi, du scrutin direct des Conseillers du secteur et de chefferie (11 juillet 2024) et du scrutin des chefs de secteur et chefs de secteur adjoints (17 septembre).
Denis Kadima peut-il être le premier à gagner le pari de l’organisation des élections locales en RDC ? Ou, comme ses prédécesseurs, il a simplement présenté une programmation sans assurance d’organiser ces élections ? Lors des trois derniers cycles électoraux, les élections locales n’ont jamais été organisées, alors qu’elles ont aussi été programmées dans le calendrier.
La principale contrainte chaque fois évoquée est d’ordre financier. L’on estime que ces élections coûtent trop chères. Problème réel de moyens ou manque de volonté politique ? En tout cas, une fois la présidentielle et les législatives, des scrutins qui soulèvent des tensions, organisées, la tendance a toujours été de tourner la page des élections, en attendant les cinq prochaines années.
En programmant le scrutin des conseillers communaux le même jour que la présidentielle et les législatives, Denis Kadima est peut-être bien parti pour gagner son pari. Enfin, une partie du parti d’autant plus que les autres élections locales sont prévues une année après. D’où, il pourrait se retrouver dans la même situation que ses prédécesseurs qui ont fait face au prétexte de manque des moyens du gouvernement après la présidentielle et les législatives.
Même avec seulement le scrutin des conseillers municipaux, Denis Kadima signerait une première dans l’histoire des élections pluralistes et démocratiques en RDC. Lui qui va déjà, pour la première fois, permettre aux Congolais vivant en France, Belgique, Afrique du Sud, Canada et États-Unis de participer à la présidentielle.
Socrate Nsimba