En République démocratique du Congo, 93% d’investissements dans la planification familiale sont assurés par des partenaires extérieurs. Le gouvernement, lui, se partage péniblement les 7% avec des dépenses domestiques.
Options est une structure qui intervient sur l’appropriation nationale de Wish, un programme de santé sexuelle intégré des femmes financé dans onze pays. Pour cette structure, investir efficacement dans les services de planification familiale a des effets bénéfiques non seulement au niveau sanitaire et mais aussi socio-économique.
Options recommande ainsi à l’État congolais d’allouer chaque année 3 millions de dollars dans le budget national pour l’achat des contraceptifs. Mais surtout d’assurer le décaissement effectif de. ces fonds alloués.
Entre 2013 et 2020, le gouvernement congolais n’a décaissé effectivement que 1 million de dollars sur les 8,3 millions prévus pour l’achat des contraceptifs.
La RDC est le dernier pays africain avec un faible financement public dans le domaine de planification familiale. L’avant-dernier pays, le Malawi, est à 22%. La Tunisie, la Namibie ou encore le Gabon sont ou approchent les 100%. Comme plus de 70 autres pays du monde, la RDC s’est engagée à l’Initiative FP 2020 et l’Agenda post- 2020 sur la planification familiale qui regroupent des États engagés à financer l’achat des contraceptifs.
Le directeur-pays de Options, Dieudonné Kwete, économiste de la santé, explique à INFOS.CD les bénéfices que le pays peut tirer en investissant dans la planification familiale et donne des arguments sur la mobilisation des fonds.
D’après son analyse, les services de PF efficacement mis en oeuvre ont des effets bénéfiques au niveau sanitaire et socioéconomique.
Sur le plan socioéconomique, la planification familiale a un retour sur investissement moyen de 120 dollars américains par dollar investi. Ce qui représente un bénéfice pour un utilisateur d’environ 5.160 dollars, selon les estimations scientifiques de Copenhague Consensus. Il y a aussi ce dividende démographique important que la RDC pourrait gagner, soit plus de 8% par tête d’habitants d’ici 2058 en RDC si le pays investit maintenant efficacement dans la planification familiale. La catégorie de la population dépendante économiquement serait alor de 50%, au lieu de plus 90% actuellement.
Les coûts d’investissement au planification sont très faibles par rapport aux bénéfices, fait savoir Dieudonné Kuete.
Selon a un retour sur les estimations, le retour sur investissement est de 60 à 100 dollars pour un dollar dépensé dans la planification familiale.
Bénéfice sanitaire
Investir dans la planification familiale a aussi des avantages au niveau sanitaire, en particulier pour les femmes et les adolescentes. Une moyenne de retour sur investissement de 40 dollars pour 1 dollar décaissé.
Près de 30% de mortalité maternelle seraient ainsi évités avec une bonne planification familiale. La RDC est le troisième pays africain le plus touché par la mortalité maternelle avec près de 700 décès sur 10 000 naissances vivantes.
Selon Copenhague Consensus, 7,9% des grossesses non désirées à la base de 2,3% des avortements à risque seraient évitées.
Dans le cadre de l’accès universel aux soins de santé, le gouvernement est aussi appelé à multiplier des structures de santé proposant la planification familiale. Aussi, de palier à un faible nombre des prestataires des soins de planification familiale.
Socrate Nsimba