Le ministre des Affaires étrangères a reconnu lundi devant la presse que la Force régionale mandatée par les États d’Afrique de l’Est n’a pas encore satisfait aux attentes de Kinshasa.
« Comme chaque force internationale, la Force régionale fait face à une faiblesse financière et de commandement. Il faut reconnaître qu’il y a un arrière goût de déception par rapport. Elle n’a pas encore satisfait à nos attentes », a déclaré Christophe Lutundula lundi soir lors du traditionnel briefing presse organisé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Kinshasa ne s’en cache plus : la Force régionale doit assurer son mandat offensif face à des groupes armés, notamment le M23 qui continue de progresser dans la ligne de front, malgré le premier ultimatum pour son retrait des zones occupées expirées le 15 janvier.
Le 9 février dernier, les chefs d’état-major de l’EAC ont donné, à la suite du sommet des chefs d’Etat à Bujumbura, trente jours à partir du 28 février aux rebelles du M23 pour qu’ils puissent se retirer.
Ce retrait devrait se dérouler en trois phases. Le 10 mars, la rébellion soutenue par le Rwanda doit se retirer de Karenga, Kilolirwe, Kitchanga, Kibumba et Rumangabo. Le 20 mars, de Kishishe, Bambo, Kazaroho, Tongo et Mabenga. Le 30 mars, enfin, de Rutshuru, Kiwanja et Bunagana.
Mais dans ce document, il n’est nullement fait mention d’une offensive contre le M23 en cas de non respect de ce nouvel ultimatum.
« Nous allons suivre à la lettre ce nouveau chronogramme. Mais nous n’allons pas toujours donner l’impression que nous sommes les grands constructeurs du mur des lamentations », a laissé entendre Christophe Lutundula.
Son collègue Muyaya ne trouve pas si « particulière » la décision des chefs d’état-major de l’EAC, d’autant plus qu’elle reste dans la logique de la feuille de route de Luanda.
Pour Kinshasa, la Force régionale doit exécuter son mandat offensif, clairement défini.
Socrate Nsimba