Le gouverneur du Haut-Uele, Christophe Nangaa est dans le collimateur de l’Inspection générale des finances (IGF) qui a audité les caisses de la direction provinciale des recettes et veut faire la lumière sur un paiement anticipatif de Kibali Gold Mine.
L’inspecteur général des Finances, Umba-Di-Ndangi, chef de la mission d’audit dans la province de Haut-Uele et ses deux collègues membres de cette équipe, Asuluka Akonkwa et Muntumonsi Mutombo ont invité le gouverneur du Haut-Uele, Christophe Baseane Nangaa à se présenter le 6 avril prochain à Kinshasa pour une séance de débat contradictoire dans les locaux de l’IGF. Selon le document consulté par INFOS.CD, Christophe Baseane Nangaa ne sera pas seul. Il doit être accompagné de son ministre provincial des Finances, Economie, Industrie, Commerce et Mines.
En effet, depuis février dernier, ces trois d’inspecteurs des finances ont audité les caisses de la direction provinciale des recettes. Le ministre provincial en charge des Finances avait d’ailleurs, dans la foulée, démissionné. Isamaël Ebunze était également sous la menace d’une motion à l’Assemblée provinciale.
L’IGF veut aussi faire la lumière sur un paiement anticipatif de 2 millions de dollars de Kibala Gold Mine demandé par le gouverneur et couvrant les exercices 2024-2025 de la taxe « péage route ».
Cet audit de l’IGF est diversement commenté dans l’opinion. Pour certains, le pouvoir en place voudrait faire payer à Christophe Baseane Nangaa le choix politique de son frère, Corneille Nangaa. L’ancien président de la CENI a lancé, fin février, son parti politique et annoncé sa candidature à la présidentielle de décembre 2023. En plus, il se montre très critique envers le pouvoir en place et beaucoup plus contre l’équipe actuelle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à qui il reproche le « pêché originel » dans la désignation « non consensuelle » de ses membres. Mais l’«amateurisme» dans l’organisation des opérations d’identification et enrôlement des électeurs. Le samedi dernier à Kisangani, Corneille Nangaa s’est presque moqué de la qualité du cliché proposé dans la carte d’électeur au sortir d’un bureau d’enregistrement.
Des détracteurs de Christophe Nangaa l’ont accusé de faire main basse sur les fonds de la province pour financer les ambitions électoralistes de son frère qui serait financièrement étranglé par des sanctions américaines toujours pas levées. Le Département américain l’accuse depuis le dernier processus électoral, de corruption et d’entrave au processus démocratique.
Et pourtant, une semaine après l’annonce de la candidature de Corneille, Christophe Nangaa a réaffirmé son soutien à la candidature de Felix-Antoine Tshisekedi, lassant même un pique à son frère.
« Mon frère a le droit de postuler là où il veut. C’est son choix. Mais lui c’est lui, moi c’est moi. Ceci ne voudrait pas dire que le lien sanguin est brisé. Nous sommes en 2023, c’est en 2063 que nous pourrions lui donner ce qu’il veut. Pour l’instant, nous sommes avec Fatshi Béton, lui n’a qu’à attendre jusqu’à 2063, 40 ans après. Pas question de gesticuler », avait-il déclaré devant la population d’Isiro où il a annoncé qu’il sera candidat aux législatives sur la liste du parti du ministre José Mpanda, membre de l’Union sacrée.
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