Les Congolais observent ce 6 avril, la journée dédiée au combat de Simon Kimbangu. Une journée fériée qui vient s’ajouter parmi les nombreuses autres commémorées en République démocratique du Congo.
Cependant, l’Imam Djuma, l’un des membres de la Communauté islamique du Congo (Comico) dénonce le non respect du principe de laïcité de l’Etat congolais.
« Il y a des choses qui fâchent au point que les musulmans peuvent estimer aujourd’hui que le principe de laïcité dans notre pays n’est pas du tout respecté. Vous le savez et ça ne date pas d’aujourd’hui, ce que les musulmans qualifient de discrimination, si pas de la stigmatisation », a-t-il soutenu à Télé 50.
Ce membre de l’Islam rappelle qu’après l’indépendance en 1960, les églises catholique, protestante et kimbanguiste ont été officiellement reconnues comme des confessions religieuses, mais pas l’Islam. « Et pourtant en RDC, l’histoire n’a jamais menti, c’est l’Islam qui est la première religion universelle à être pêchée. Mais on était discriminé sans raison », soutient Djuma.
« Il a fallu attendre 12 ans après, soit en 1972, pour que le président Mobutu reconnaisse l’Islam. Ce, après les efforts de ses amis du Maghreb, en l’occurrence le Roi Hassan II du Maroc, qui lui avait demandé de reconnaître aussi l’Islam ».
Plusieurs cas montrent que l’Etat congolais refuse catégoriquement de reconnaître l’aumônerie musulmane, estime les musulmans.
« Ce sont des faits très graves, parce qu’il y a des aumôneries catholique, protestante, kimbanguiste et même des églises de Reveil qui viennent de naître il y a deux ans. Pourquoi pas l’Islam? », s’est-il interrogé.
Dans une ordonnance, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a décrété férié la journée du 6 avril de chaque année. Elle commémorera désormais le combat de Simon Kimbangu et son éveil de conscience africaine.
Giscard Havril Mane