Le 3 juillet dernier, la Coalition Congo n’est pas à vendre (CNPAV) a publié un communiqué de presse dans lequel elle réaffirme que le milliardaire israélien, Dan Gertler, a déjà empoché 60 millions de dollars depuis la signature, en février 2022, de l’accord à l’amiable entre son groupe Ventora et le gouvernement congolais.
« Il est regrettable que vous ayez choisi de présenter comme des faits, certaines informations dans votre déclaration qui sont clairement soit une déformation des circonstances réelles, soit un embellissement d’une position ou de votre perception que vous souhaitez présenter, mais qui ne reflète pas la situation réelle. Nous ne pouvons pas accepter cela », n’a pas tardé de réagir dans une correspondance datée du 6 juillet 2023, le Groupe Ventora Development du milliardaire israélien Dan Gertler. La correspondance est adressée à la CNPAV et à tous ses partenaires, en l’occurrence Human Right Watch, Resource Matters, Rights and Accountability in Development (RAID).
Ventora dénonce donc leur « mauvaise foi » alors qu’il est résolument engagé à avoir un « dialogue franc et constructif » avec eux sur tous les sujets de controverse.
Par cette attitude, Vantora pense que la CNPAV et ses partenaires ne seraient pas disposés à répondre positivement à cette main leur tendue.
Les affirmations de la CNPAV sont donc, pour le groupe de Dan Gertler, « parsemé d’erreurs, de contenus erronés et d’exemples flagrants de fausseté ». Malgré tout, il ne ferme pas la porte à des discussions.
« Votre communiqué de presse accuse d’abord M. Gertler d’activités passées qu’il a et continue de contester, mais vous les présentez – en termes subjectifs – comme des faits, écrit la correspondance. Ce n’est pas le cas. Vos déclarations préjudiciables et non corroborées suggèrent que vous ne cherchez pas à engager avec M. Gertler un dialogue objectif, ouvert et transparent, comme vous l’avez précédemment suggéré. Pour être clair, tout comme M. Gertler soutient l’accord sans précédent conclu entre Ventora et la RDC il y a un peu plus d’un an, il reste fidèle à ce processus d’engagement et de dialogue avec la société civile internationale et nationale ».
Depuis la signature de l’accord à l’amiable entre le gouvernement congolais et le Groupe Ventora en février 2022, les violons sont loin de s’accorder entre l’homme d’affaires israélien Dan Gertler et un groupe d’acteurs de la société civile.
En mars dernier, le Groupe Ventora a engagé des poursuites judiciaires pour « imputations dommageables » contre l’activiste Jean-Claude Mputu, directeur adjoint de l’Ong Ressource Matters et porte-parole de la coalition le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) après que ce dernier ait déclaré dans un média local que depuis l’accord entre le gouvernement et le Groupe Ventora, Dan Gertler a « empoché 2 milliards ».
Un mois après, l’homme d’affaires israélien avait décidé de suspendre toutes les poursuites intentées contre des organisations non gouvernementales et des médias, tout en renouvelant ses souhaits des discussions pour dissiper tout malentendu.
Ces organisations, dont le CNPAV de Jean-Claude Mputu, avaient finalement accepté d’échanger avec Dan Gertler, dans leur correspondance lui adressée le 9 mai.
Deux mois après, la rencontre n’a pas encore eu lieu, suite essentiellement à l’absence de compromis sur le médiateur.
Le 22 juin dernier, Florimond Muteba, président de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), a dénoncé un « acharnement viscéral » contre Dan Gertler dans une correspondance adressée à l’ONG belge 11.11.11.
«J’ai trouvé anormal qu’ils ne débloquent de grosses sommes d’argent que pour des campagnes contre lui, mais très peu, voire pas du tout, pour d’autres questions tout aussi importantes », indiquait cet ancien membre de la CNPAV, expliquant notamment la raison essentielle pour laquelle il a quitté cette coalition.
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