Au Tchad, l’opposition a initié une pétition contre Félix Tshisekedi, facilitateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) dans la crise politique qui frappe le pays, rapporte ce mercredi la RFI.
Par cette pétition, appuyée par des organisations de la société civile, l’opposition recuse la facilitation du président congolais, Félix Tshisekedi, accusé de « cautionner tout ce que fait la junte au pouvoir depuis son avènement ».
Lancée le week-end dernier, après le report du retour programmé de l’opposant Succès Masra, cette pétition a déjà récolté 100 signatures sur les 200 attendues.
« Nous avons, avec patience, accepté qu’il continue sa facilitation, avec une certaine prudence, et le temps nous a donné raison, parce que chaque fois qu’il nous a dépêché des envoyés spéciaux, c’était pour faire du clientélisme, une sorte de technique d’illusion du temps pour tromper les acteurs, et on a compris qu’il joue à l’hypocrisie. Malheureusement, il n’est pas un exemple de la démocratie. Nous ferons tout pour que le fameux principe de subsidiarité ne fonctionne pas au Tchad », a dit Yaya Dillo, l’un des leaders de l’opposition, à RFI.
C’est depuis fin octobre 2022 que Félix Tshisekedi a, au cours d’un sommet extraordinaire de la CEEAC à Kinshasa consacré au « processus de transition politique au Tchad », été désigné facilitateur dans la crise que traverse le pays.
Sa désignation a été précédée par la répression d’une manifestation organisée par l’opposition pour désapprouver la décision du régime du jeune général Mahamat Idriss Déby, qui a accédé au pouvoir à la tête d’une junte militaire après la mort au combat de son père, Idriss Déby Itno en avril 2021, de prolonger de deux ans la période de transition vers des élections.
Ces manifestations avaient fait une cinquantaine de morts et une centaine de blessés dans quatre villes au sud du Tchad, selon des ONG du pays.
La Rédaction