La Semaine de la mère et du nouveau-né (SMNE) a été lancée ce lundi au Centre mère et enfant de la commune de Ngaba à Kinshasa, comme annoncé vendredi dernier. Son lancement a connu la participation de la Première dame Denise Nyakeru et du ministre de la Santé, Dr. Roger Kamba.
Durant cette semaine, qui va se clôturer vendredi, les acteurs nationaux et les partenaires techniques impliqués dans la santé sexuelle et reproductive vont réfléchir et « mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants ».
La semaine dédiée à la santé maternelle et néonatale vise à « concrétiser les engagements des pays en matière de santé maternelle, néonatale et infantile » et à « assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans les agendas de toutes les parties prenantes ».
Dans son discours, le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a reconnu que les indicateurs de santé de la mère, du nouveau-né et de l’adolescent sont parmi les plus mauvais et que l’agenda pour les ODD a inscrit entre autres pour 2030 l’amélioration de la santé de cette frange de la population comme principale cible.
« Selon le rapport des Surveillances décès maternels, périnatales et Riposte 2022 (SDMPR), 75% de ces décès surviennent au cours de la première semaine de la vie et environ 1 million de nouveau-nés meurent en RDC dans les premières 24h », a fait savoir le ministre Kamba.
De son côté, la Représentante du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), principal partenaire de la SMNE, a fait part de derniers chiffres sur la mortalité maternelle et néonatale, indiquant que 547 décès maternels sont enregistrés pour chaque 100.000 naissances vivantes et 27 décès néonatals pour chaque 1.000 naissances vivantes.
« En ce moment où nous lançons cette semaine, 3 femmes sont en train de perdre leur vie en donnant la vie dans un coin de la RDC. Cela est d’autant plus scandaleux, car il s’agit dans la plupart de cas des décès évitables. A la fin de cette journée, nous aurons perdu 72 vies », a déploré Suzanne Mandong.
Elle a laissé entendre que les agences du Système des Nations-Unies ont montré qu’environ 80% des décès maternels et néonatals pourraient être évités « si les femmes enceintes et les nouveau-nés avaient accès à des services des soins obstétricaux et néonatals essentiels et d’urgence de qualité dans les établissements de soins de base et de référence, ainsi qu’à des services de planification familiale adéquats ».
Suzanne Mandong a par ailleurs promis de « canaliser les efforts et les moyens pouvant aider la RDC à sortir de ce fléau de mortalité néonatale, infantile et maternelle ».
Au cours de la Semaine de la mère et du nouveau-né, diverses activités seront menées. Notamment une campagne d’offre gratuite des services et informations en matière de santé de la reproduction, une table ronde des bailleurs pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour la santé maternelle ainsi qu’un forum des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
La clôture de la cérémonie du lancement a été marquée par la remise symbolique, par la Première dame, d’une dotation de kits de dignité aux femmes enceintes. Elle a en plus honoré six sages-femmes, doyennes dans le métier, en remettant à chacune un trophée et un pagne.
Yvette Ditshima