La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a apporté, cette semaine, des réponse au « Rapport final du contrôle citoyen de l’utilisation des fonds alloués aux élections en RDC », établi par le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL).
Soupçonnée notamment de manque de « crédibilité budgétaire et transparence » dans la passation des marchés publics, « d’opacité » de gestion ou encore de « corruption et blanchiment d’argent », la Centrale électorale a dénoncé des « accusations gratuites et non prouvées ».
La CENI a démonté chacune des dénonciations du CREFDL. En ce qui concerne les Dispositifs électroniques de vote (DEV), l’institution dirigée par Denis Kadima a fait mentir le rapport du groupe d’experts financiers qui avait avancé un total de 33.000 machines à voter neuves acquises pour une enveloppe globale de plus de 109 millions de dollars, soit plus de 62 millions de dépassement. Faux, rétorque la CENI qui qualifie ce prétendu dépassement de « fallacieux ».
« Dans le cadre des scrutins du 20 décembre 2023, la CENI n’a commandé que 26.250 machines à voter neuves (DEV) pour un montant de 37,45 millions de dollars », lit-on dans la réponse au rapport du CREFDL.
Autre fait contesté par la CENI, le nombre de marchés obtenus et exécutés par la firme coréenne Miru Systems. Si le CREFDL évoque 9 marchés, la Centrale électorale n’en reconnait que 3 dont deux pour la Refonte du fichier électoral et un relatif aux scrutins. Également indexée pour le recours presqu’automatique aux marchés gré à gré, la CENI, qui acquiesce à demi-mot, explique ce mode de passation des marchés par le « retard opérationnel » de 28 mois accumulé suite à la « mise en place tardive » du bureau.
L’institution organisatrice des élections en RDC estime ainsi qu’elle « devait en principe passer tous ses marchés en mode gré à gré puisque se trouvant en mode ‘urgence impérieuse’, justifiée par un cas imprévu et ne permettant pas le respect des délais d’appel d’offres pour une satisfaction immédiate des besoins ».
La Centrale électorale rassure avoir respecter les principes « d’attribution d’un marché de gré à gré », notamment l’obtention d’autorisation spéciale de non-objection par la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP).
Yvette Ditshima