Avec 54 membres, le gouvernement Suminwa, le premier à être dirigé par une femme, est également le plus genré de l’histoire avec 17 descendantes d’Eve, soit un de plus comparé au gouvernement sortant.
Si les femmes n’ont pu obtenir une vice-primature, elles ont cependant conservé le quota de quatre ministères d’État, occupés par trois nouvelles figures : Raissa Malu de l’Éducation nationale, Acacia Bandubola des Affaires foncières et Thérèse Wamba des Affaires étrangères. Eve Bazaiba a, quant à elle, conservé son fauteuil de ministre d’Etat à l’Environnement et au Développement durable.
Dans un sens contraire, Adèle Kahinda et Rose Mutombo sont évincées alors que Judith Suminwa est passée Première ministre.
Comme dans le précédent gouvernement, six ministères ont été confiés aux femmes, toutes nouvellement enrôlées.
Chantal Mwadiamvita, Safi Songo et Nathalie vont respectivement présider aux destinées des ministères des Droits humains, de l’ESU et des Affaires sociales.
Léonie Kandolo a, elle, été placée à la tête du ministère du Genre pendant que Yolande Elebe et Noella Ayeganagato devront s’occuper respectivement de la Culture et des arts ainsi que de la Jeunesse et Eveil patriotique.
Côté ministres délégués, les femmes ont obtenu deux fauteuils de plus, outre celui d’Irène Esambo, maintenue chez les Personnes vivant avec handicap.

Ces deux nouveaux fauteuils sont occupés par Bestine Kazadi, nommée déléguée en charge de la Francophonie, et Stéphanie Mbombo chargée de la Nouvelle économie du climat.
Deux des quatre vice-ministres femmes de l’équipe Sama ont rempilé : O’neige Nsele aux Finances et Wivine Moleka aux Hydrocarbures.
Eugénie Tshiela et Gracia Yamba, nommées respectivement vice-ministres de l’Intéieur et des Affaires étrangères permettent aux femmes de maintenir le quota de 4 vice-ministres.
Avec ces 17 femmes au gouvernement, la RDC dépasse, pour la première fois, la barre symbolique de 30% de représentativité de la gente féminine dans l’Exécutif national. L’équipe Suminwa affiche exactement un taux de 31,5% de présence féminine contre 28 pour le gouvernement Sama 2.
En RDC, la représentativité des femmes dans les institutions a progressé ces 20 dernières années.
Durant la transition, les femmes ne constituaient que 13% de l’effectif du gouvernement. Gizenga a fait passer ce total à 15% dans ses deux gouvernements avant un recul (9%) sous Muzito. Avec Matata, les femmes ont évolué en dents de scie : 13,8% puis 14,5% et enfin 13,4%. Avec respectivement 13,4 et 10,3%, Badibanga et Tshibala n’ont pas non plus été de très bons élèves de la parité.
Depuis 2019, les femmes semblent avoir sorti la tête de l’eau avec une progression linéaire, passant de 17,9% au début du mandat de Félix Tshisedi à 28% à la fin de son premier quinquennat.
Yvette Ditshima