La Première ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, est attendue ce vendredi à Goma, dans le Nord-Kivu, dans le cadre d’une mission d’évaluation de l’état de siège en vigueur depuis mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Cette mesure exceptionnelle avait été décrétée par le président Félix Tshisekedi dans l’espoir de juguler les violences persistantes dans l’Est du pays.
Accompagnée de membres de son gouvernement et de parlementaires, la cheffe du gouvernement se rendra également à Bunia, chef-lieu de l’Ituri. L’objectif principal de cette visite est de dresser un bilan des réalisations et des échecs de l’état de siège. Judith Suminwa ambitionne d’identifier les défis majeurs, tout en recueillant les attentes des communautés locales et des autorités provinciales. Des recommandations concrètes seront formulées à l’intention du président Tshisekedi, notamment pour renforcer la coordination entre l’armée, la police et les populations civiles.
Depuis son instauration, l’état de siège a suscité de nombreuses critiques. Si l’objectif initial était de restaurer la paix en éradiquant les groupes armés, la situation sécuritaire reste préoccupante. La rébellion du M23, qui avait été vaincue en 2013, a refait surface en 2021, occupant aujourd’hui plusieurs territoires stratégiques, notamment Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero. De plus, le nombre de groupes armés locaux n’a cessé de croître, rendant la tâche des forces de sécurité encore plus complexe.
Lors d’un récent Conseil des ministres en octobre, le président Tshisekedi avait souligné l’importance de concrétiser les recommandations issues de la table ronde sur l’état de siège. Cependant, les élus locaux et les acteurs de la société civile jugent cette mesure largement inefficace.
Fidèle Kitsa