La capitale congolaise, Kinshasa, a accueilli, du 27 au 28 décembre, une table ronde sur l’intégration des principes volontaires en matière de sécurité et des droits de l’homme dans la formation des policiers. L’activité, organisée par Justicia Asbl en collaboration avec le Commissariat général de la police nationale congolaise (PNC) et le Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité, Genève, DCAF, a réuni des officiers supérieurs de la police, acteurs clés de la sécurité, des droits humains et des industries extractives.
Lors de cette activité, Maître Timothée Mbuya, président de Justicia Asbl, a rappelé l’importance capitale de former des policiers aptes à protéger efficacement les sites miniers tout en respectant les droits humains.
« Les policiers qui interviennent dans la protection des sites miniers ne protègent pas uniquement des machines ou des installations, mais également les personnes qui y travaillent. Ils doivent adopter un comportement professionnel et éviter tout acte susceptible de ternir l’image du pays ou celle des entreprises », a-t-il souligné.
L’objectif de la rencontre était clair : élaborer un manuel structuré en plusieurs chapitres pour servir de base à la formation des policiers, en intégrant des notions clés sur les principes volontaires liés à la sécurité et aux droits de l’homme.
« À la fin de ces assises, nous nous attendons à avoir un manuel mis à disposition des policiers en formation. Ce manuel sera complété par des séances de renforcement des capacités, afin d’assurer une protection professionnelle des sites miniers et des communautés environnantes, tout en encourageant l’afflux d’investissements étrangers », a expliqué Maître Mbuya.
Depuis que la RDC a adhéré aux principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme, elle est tenue de garantir leur mise en œuvre dans les industries extractives, telles que les mines et les hydrocarbures. Pour y parvenir, la table ronde a mis en lumière le rôle essentiel de la police.
« Pourquoi avons-nous choisi la police ? Parce qu’elle est directement impliquée dans la sécurisation des personnes et des biens, y compris des mines. Un policier formé à ces principes pourra réduire les risques sécuritaires et les violations des droits humains sur les sites », a ajouté le président de Justicia Asbl.
Cette initiative s’inscrit dans un programme ambitieux qui mobilise plusieurs ministères, notamment ceux de l’Intérieur, de la Justice, des Mines et des Hydrocarbures. Après cette première phase, des analyses approfondies des cinq modules étudiés seront réalisées afin de produire des cours qui seront dispensés à l’ensemble des policiers à travers la RDC.
Maître Mbuya a également salué l’engagement des autorités congolaises, en particulier celui du Chef de l’État et du gouvernement, qui ont permis à la RDC de rejoindre les principes volontaires.
« La communauté internationale attend désormais des progrès concrets dans la sécurisation des sites miniers et le respect des droits humains, afin de renforcer la confiance des investisseurs étrangers », a-t-il conclu.
Yvette Ditshima