Mardi 16 janvier 2001, quatre jours avant l’investiture du président américain Georges W. Bush, Laurent-Désiré Kabila, à la tête de la RDC depuis le 17 mai 1997, est froidement assassiné, aux environs de 13 heures, dans son bureau au Palais des marbres à Kinshasa. Vingt-quatre ans après, les circonstances de sa mort demeurent floues, avec plusieurs versions et un procès dont les condamnés sont aujourd’hui en liberté.
Selon la version officielle, Rashidi Mizele Kasereka, alors garde rapproché de Mzee Kabila, est celui qui a assené le coup fatal. Il sera lui-même abattu quelques minutes après par l’aide de camp, le colonel Eddy Kapend. Le procès organisé débouche, en 2003, à la condamnation à mort d’une vingtaine de personnes, dont Eddy Kapend, pour « négligence dans la protection du Président ». Après plusieurs commutations de peine, tous ces condamnés ont finalement été graciés par le président Tshisekedi qui a succédé, 18 ans plus tard, au fils Kabila.
Dans le pays et même au sein de la Communauté internationale, ce procès a laissé un goût d’inachevé alors que plusieurs témoins oculaires dont Georges Mirindi, un autre ancien rapproché de Mzee, contestent la version officielle. « Le procès sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila n’a pas encore répondu à toutes les questions et les véritables commanditaires de cet assassinat ne sont pas encore connus », explique un dignitaire de l’époque.
En RDC, il aura fallu attendre deux jours, soit le 18 janvier, pour que la nouvelle de la mort de Mzee Kabila soit finalement officialisé, mettant ainsi fin aux spéculations.
Vingt-quatre ans, l’héritage Mzee Kabila, ce lumumbiste nationaliste qui aura passé 30 ans de sa vie dans le maquis, se recherche encore. Son idéal, « ne jamais trahir le Congo », resonne encore aujourd’hui comme une interpellation au moment où plusieurs pans du territoire national échappent au contrôle du gouvernement central. Ancien président de l’Assemblée nationale et féru de l’histoire contemporaine de la RDC, Thomas Luhaka estime que le plus bel hommage qu’on pourrait rendre à cet homme serait de ne plus être un groupement d’ethnies et devenir une véritable nation.
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