Lors d’un briefing de presse mardi soir, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a dressé un état des lieux des exportations d’or du Rwanda et leurs prévisions futures. Il a révélé que les exportations d’or du Rwanda ont quadruplé, passant de 500 millions de dollars en 2022 à plus de 2 milliards de dollars en 2026. Selon lui, ces exportations sont issues du pillage des minerais congolais.
« Les mesures prises au niveau du ministère des Mines en RDC auront un impact majeur. Une fois notre système de traçabilité mis en place et que nous assurerons nous-mêmes la livraison aux pays utilisateurs finaux, cette projection de 2 milliards d’exportation d’or ne rentrera plus dans les comptes du Rwanda », a déclaré Kizito Pakabomba.
Depuis plusieurs années, Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement les rebelles du M23, qui occupent des zones riches en minerais dans le Nord-Kivu afin de permettre le pillage des ressources naturelles de la RDC.
L’agression militaire rwandaise s’est intensifiée ces derniers mois, avec la prise de Goma il y a trois semaines, suivie de celle de Bukavu dimanche dernier. Plus de 3 000 personnes ont déjà perdu la vie, et des milliers d’autres ont été déplacées à cause des combats.
Face à cette situation, le gouvernement congolais renforce ses mesures de traçabilité pour empêcher que ses richesses ne financent l’économie rwandaise. Toutefois, le régime de Kigali semble déterminé à pérenniser son emprise sur les minerais stratégiques tels que l’or et le coltan, qui sont essentiels pour les industries technologiques mondiales.
Cette course aux ressources naturelles est aujourd’hui l’un des moteurs du conflit qui ravage l’est de la RDC, laissant les populations civiles dans une situation de détresse humanitaire croissante.
Yvette Ditshima