Dans une tribune publiée au média sud-africain The Sunday Times, l’ancien président de la République démocratique du Congo , est sorti de son silence pour critiquer ouvertement l’intervention militaire de la SADC en RDC.
Joseph Kabila estime que l’organisation régionale devrait exiger des réformes politiques au lieu de se limiter à un appui militaire qui, selon lui, ne ferait que consolider un régime autoritaire.
« La crise exige une solution globale, pas seulement la contribution de troupes et d’équipements militaires. Cela revient à gaspiller des ressources précieuses pour soutenir une dictature, au lieu d’aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité », a-t-il dénoncé.
Kabila interpelle particulièrement l’Afrique du Sud, qui joue un rôle central dans la mission militaire de la SADC en RDC. Il l’appelle à revoir son engagement.
« Le monde attend de voir si l’Afrique du Sud, connue pour son humanisme et ses valeurs continuera à envoyer des troupes en RDC pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais », a-t-il ajouté.
Pour l’ancien président de la RDC, la crise actuelle dépasse la seule question du M23 et de l’insécurité dans l’est. Il accuse Tshisekedi d’avoir rompu le Pacte républicain de Sun City, qui avait permis à la RDC de sortir de la guerre civile et de garantir un équilibre politique.
Il prévient que sans réformes profondes, la RDC risque de s’enfoncer dans de nouveaux cycles de conflits, avec des répercussions sur toute la région.
« Les innombrables violations de la Constitution et des droits de l’homme, ainsi que les massacres répétés de la population congolaise par la police et l’armée de Tshisekedi ne cesseront pas après la conclusion réussie des négociations entre la RDC et le Rwanda, ni la défaite militaire du M23 », a-t-il déclaré.
Joseph Kabila, qui a quitté le pays depuis janvier 2024, s’exprime pour la première fois sur la crise sécuritaire au moment où son successeur l’accuse d’être le commanditaire du M23.
Yvette Ditshima