Dans le cadre de sa lutte contre l’urbanisation sauvage, le gouvernement provincial de Kinshasa a entamé une série d’opérations de démolition de constructions anarchiques. Les sites visés incluent la concession de l’ONATRA à Kintambo Magasin, le lit de la rivière Mapenza dans la commune de Ngaliema, ainsi que le rond-point Kabambare, dans la commune de Barumbu.
Si certains saluent cette initiative, les victimes des démolitions dénoncent ce qu’ils considèrent comme une application sélective de la loi.
« Si la démolition des constructions sur le site de la Gare de Kintambo s’inscrit dans la relance du transport ferroviaire urbain, il est cependant choquant de constater que des immeubles de plus de 20 niveaux poussent sur le rail, notamment sur l’avenue Colonel Monjiba, en face de l’ancienne galerie Saint Pierre, sans aucune réaction du gouverneur. Daniel Bumba ne voit-il pas cela ? Je pense qu’il est complice. Le projet Métro Kin semble n’être qu’une escroquerie », dénonce un ancien occupant du site de l’ONATRA.
Baie de Ngaliema : démolition promise mise en sourdine
Annoncée pour le 24 avril dernier, la démolition des constructions anarchiques sur la baie de Ngaliema tarde toujours à se concrétiser. Pourtant, dans cette zone à haut risque d’inondation, les travaux de construction se poursuivent en toute impunité, alors que dans d’autres quartiers, des routes inondées sont devenues impraticables, forçant les habitants à recourir à des pirogues pour circuler.
« Bien avant la démolition sur les rives de la rivière Mapenza, le gouverneur avait annoncé d’intervenir d’abord sur la baie de Ngaliema. Mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Nous dénonçons son silence coupable », fustige une autre victime de démolition.
Autre élément de polémique : la construction du nouveau siège de l’Inspection générale des finances (IGF), également érigé, selon plusieurs observateurs, sur une portion de voie ferrée.
Cephas Kabamba