Au total quinze (15) personnes ont été tuées, plusieurs autres blessées et des dizaines de jeunes hommes enlevés, mardi, lors d’une attaque sanglante dans le village de Mugogo, territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu. Selon des témoins, une bombe a explosé dans une maison de projection où la population suivait un match.
Peu après l’explosion, des hommes armés portant des tenues semblables à celles des rebelles du M23/AFC ont surgi et emmené de force des jeunes âgés de 17 ans et plus vers une destination inconnue.
Cette attaque intervient dans un climat de violence généralisée qui touche les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où plusieurs zones restent sous le contrôle du M23/AFC. À Goma, la société civile dénonce la multiplication des enlèvements ciblés, notamment de jeunes hommes assimilés à des miliciens.
« À Goma, si un jeune homme est mal coiffé et ne possède pas de pièce d’identité, il est immédiatement pris pour un combattant FDLR ou Mai-Mai et enlevé », a alerté Aimé Mukanda, acteur de la société civile. Il ajoute que des malades sont également arrachés à leurs lits d’hôpitaux par les rebelles, en toute impunité.
La société civile interpelle la communauté internationale et la MONUSCO, accusées de passivité face à la montée des exactions dans les zones occupées par le M23. Pendant ce temps, les populations civiles continuent de vivre dans la peur et l’abandon, confrontées quotidiennement à la mort et aux enlèvements.
Hugo Matadi