L’ancien président de l’Assemblée nationale et figure majeure de l’opposition congolaise, Jean-Marc Kabund à Kabund, a réagi au discours de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, diffusé vendredi sur YouTube. Dans une déclaration publiée sur son compte X, Kabund en appelle à une prise de conscience de la part des dirigeants actuels, estimant que le message de Kabila sonne comme un avertissement politique universel.
« En écoutant le discours du Président honoraire JKK, une leçon essentielle se dégage : nul n’est fort éternellement », a déclaré Kabund, soulignant l’éphémérité du pouvoir et la nécessité d’humilité au sommet de l’État.
Dans un climat politique marqué par la répression de l’opposition et les restrictions des libertés publiques, Kabund appelle à une refondation démocratique.
« Dans un État véritablement démocratique, le combat pour la démocratie ne devrait jamais être criminalisé, car il est mené non seulement pour honorer les morts, mais aussi pour défendre les vivants et préserver l’avenir des générations à venir », a-t-il insisté.
Faisant allusion aux pratiques de certains hauts responsables politiques, l’ex-allié du président Tshisekedi dénonce « une distorsion dangereuse » dans la gouvernance actuelle.
« Évaluer la démocratie à l’aune de ses intérêts personnels constitue une distorsion dangereuse : c’est non seulement politiquement incorrect, mais aussi socialement injuste », a-t-il affirmé, pointant du doigt l’instrumentalisation des institutions.
Kabund met en garde contre le double standard dans la défense des valeurs républicaines.
« On ne peut pas défendre la démocratie uniquement lorsque l’on se trouve du mauvais côté du revolver, et tolérer la dictature lorsqu’on est du bon côté du revolver », a-t-il indiqué.
Selon lui, le discours de Joseph Kabila est un rappel que la nation doit primer sur les ambitions personnelles. Il avertit les actuels détenteurs du pouvoir.
« Quelle que soit la durée de la fête, le moment viendra où l’on devra répondre de ses actes devant l’histoire voire même devant la justice », poursuit-il.
Dans une conclusion empreinte de gravité, Kabund exhorte au respect des institutions.
« Respectez les règles démocratiques, les lois et les règlements de la République. Préparez-vous, avec responsabilité et humilité, à quitter le pouvoir, car la roue de l’histoire tourne inlassablement », a-t-il lancé.
Dans son discours, Joseph Kabila, son successeur, Félix Tshisekedi, est l’auteur de tous les maux qui rongent le pays. Il l’a accusé d’avoir « dilapidé » l’héritage politique et économique de 2019, année marquant la première alternance pacifique du pouvoir en RDC.
Yvette Ditshima