Face à la dégradation du climat sécuritaire en République démocratique du Congo, le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) appelle à l’organisation urgente d’un dialogue national inclusif, qu’il considère comme le « seul remède » à la crise actuelle.
Réuni en session extraordinaire lundi sous la présidence de Joseph Olenga Nkoy, le CNSA a fait l’examen de la situation nationale. À l’issue des travaux, une seule résolution s’est imposée : convoquer un dialogue intercongolais, avec l’appui éventuel des partenaires et amis de la RDC.
Le Conseil en appelle directement au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, garant de la nation, pour qu’il en soit l’initiateur exclusif. Ce dialogue, insiste le CNSA, devra se tenir dans un climat serein, jugé acceptable par toutes les parties prenantes.
L’institution rappelle que la RDC possède un riche héritage en matière de dialogue, citant la tradition ancestrale de l’« arbre à palabres », mais aussi plusieurs rendez-vous politiques majeurs de l’histoire contemporaine : la Table ronde de Bruxelles en 1960, la Conférence nationale souveraine, le dialogue intercongolais de Sun City, ainsi que les concertations de 2016 à la Cité de l’Union africaine et au Centre interdiocésain de Kinshasa.
Alors que le pays s’apprête à commémorer les 65 ans de son indépendance, le CNSA tire la sonnette d’alarme. Il dénonce une crise profonde menaçant l’unité nationale, la cohésion territoriale, et exacerbée par la montée de discours haineux à connotation provinciale, linguistique, ethnique, tribale, voire morphologique.
Une telle situation, selon le Conseil, fragilise la diversité culturelle congolaise, pourtant considérée comme l’une des plus grandes richesses du pays.
L’appel du CNSA survient alors que la RDC est engagée dans divers processus de paix, dans un contexte où plusieurs régions du territoire restent sous la menace ou le contrôle de groupes armés.
Hugo Matadi