Vingt-cinq ans après la guerre des six jours à Kisangani, dans la province de la Tshopo, à l’Est de la République démocratique du Congo, les victimes attendent toujours vérité, justice et réparations. C’est ce qu’indique Amnesty International dans un rapport rendu public ce jeudi.
Intitulé « Le Congo, ça n’émeut personne ? 25 ans sans justice pour la guerre de Six Jours à Kisangani », le rapport déplore l’absence totale d’enquêtes et de poursuites judiciaires concernant ce conflit sanglant qui avait opposé, en juin 2000, les forces rwandaises et ougandaises. De nombreuses zones densément peuplées avaient été pilonnées à l’aveugle, entraînant la mort de centaines de civils, des viols et le pillage massif des biens de la population.
« Il est absolument inacceptable que, pendant 25 ans, pas une seule personne n’ait été tenue responsable des crimes perpétrés à Kisangani », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique centrale et australe.
Le rapport souligne que ni les tribunaux congolais ni la Cour pénale internationale (CPI) n’ont, à ce jour, engagé de procédures judiciaires liées à cette guerre.
Malgré cette impunité persistante, les victimes et leurs proches continuent de réclamer justice et réparations, des décennies après les faits. « Mon vœu le plus cher, c’est l’installation de tribunaux. C’est le souhait des Congolais. Aujourd’hui, on sent un mouvement de frustration grandissant dans la population », témoigne un survivant.
La guerre des Six Jours, qui s’est déroulée principalement en juin 2000, est l’un des épisodes les plus meurtriers de la Deuxième Guerre du Congo. Elle a opposé les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani, causant plusieurs centaines de morts et d’énormes dégâts matériels.
Joël Bakabona