Le président Félix Tshisekedi s’est préoccupé, lors de la 49e réunion du Conseil des ministres tenue ce vendredi, aux conditions dans lesquelles évoluent les exploitants miniers artisanaux en République démocratique du Congo. Cette intervention découle de ses observations faites lors de son récent déplacement dans la province du Lualaba, cœur de l’activité minière artisanale du pays.
Selon le compte rendu officiel de la réunion, le chef de l’État a relevé que de nombreux Congolais impliqués dans cette activité vivent dans une insécurité juridique et sociale croissante. En l’absence de zones légalement délimitées pour l’exploitation artisanale, ces creuseurs se retrouvent contraints de travailler dans des concessions réservées aux entreprises minières industrielles, entraînant ainsi des tensions récurrentes entre les différentes parties.
« Des opérateurs économiques profitent de cet état de fait pour abuser de czs instrusions dans les périmètres dédiés à l’exploitation industrielle afin d’alimenter des entités de traitement ou encore des sociétés minières derrière le label d’exploitation artisanale frauduleuse, ce qui est inadmissible », a dénoncé le président. Il a également souligné que cette situation aggrave la précarité des communautés locales qui dépendent de cette activité pour leur survie.
Autre facteur aggravant : le dysfonctionnement des coopératives chargées de l’encadrement des exploitants artisanaux. Dépourvues de ressources matérielles et financières, celles-ci ne remplissent pas leur rôle de protection et de structuration, laissant ainsi les creuseurs à la merci de sociétés violant le Code minier.
Face à ce constat alarmant, le président Tshisekedi a recommandé au gouvernement de prendre des mesures correctives urgentes. Il a insisté sur la nécessité de délimiter des périmètres exclusivement réservés à l’exploitation artisanale ; d’instaurer un cadre d’organisation et de gestion adapté à ce secteur; promouvoir une exploitation artisanale minière responsable, respectueuse des normes sociales, environnementales et légales.
Dans cette optique, une réunion stratégique a été convoquée autour du chef de l’État, réunissant notamment le ministre des Mines, la gouverneure du Lualaba, les responsables de la Gécamines, d’EGC et de l’ARECOMS. Cette concertation visait à définir une feuille de route claire pour réguler rapidement le secteur.
Un rapport détaillé sur les mesures à mettre en œuvre est attendu au Conseil des ministres dans un délai de 30 jours, afin d’assurer un suivi rigoureux de l’exécution de ces directives.
Giscard Havril Mane