Six groupes armés actifs dans la province de l’Ituri CODECO, Zaïre/Autodéfense, FRPI, FPIC, MAPI et CHINI YA TUNA ont signé, samedi à Aru, un protocole d’accord pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale. Un geste fort qui marque une étape significative dans la quête d’une stabilité durable dans cette région meurtrie par les conflits.
Ce document est l’aboutissement d’un dialogue intergroupes de six jours, tenu à Aru, localité située à quelque 300 kilomètres de Bunia. Baptisée « ARU 2 », cette deuxième édition a réuni les représentants des milices concernées, aux côtés de chefs coutumiers et de leaders communautaires.
Dans leur déclaration commune, les signataires reconnaissent leur responsabilité « devant les autorités provinciales, la MONUSCO et toutes les couches communautaires et sociales ».
À ce titre, ils s’engagent à cesser immédiatement toute hostilité et toute violence à l’encontre des civils, ainsi que des forces de défense et de sécurité, dans le respect du droit national et international ; faciliter la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire de l’Ituri, et demander un appui accru des FARDC et de leurs partenaires dans les zones encore instables ; ne plus circuler armés en dehors de leurs quartiers généraux jusqu’à la mise en œuvre du processus P-DDRC-S (Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion communautaire et Stabilisation) ; encourager le retour des déplacés internes et des réfugiés dans leurs localités d’origine ; renoncer à toute forme de violence basée sur le genre, notamment à l’égard des femmes, des filles et des enfants ; refuser toute instrumentalisation communautaire des conflits ; ne plus faire obstacle au retour des autorités coutumières (secteurs, chefferies, groupements, villages) ; s’engager activement dans un processus P-DDRC-S crédible, incluant un accompagnement psychosocial adéquat des ex-combattants, encadré par des animateurs neutres et compétents ; libérer les enfants soldats et interdire leur recrutement ; participer, en tant que citoyens, à la défense de la nation dans le cadre légal ; respecter le droit international humanitaire, notamment la protection des personnes déplacées et rejeter toute manipulation ou intoxication, interne ou externe, visant à perturber la paix et dénoncer les instigateurs.
En outre, les groupes armés exhortent les leaders communautaires à promouvoir « le pardon, le vivre-ensemble et la justice transitionnelle » pour asseoir une paix durable.
Ils appellent les autorités provinciales et nationales ainsi que la communauté internationale à soutenir « la mise en œuvre de la feuille de route issue du dialogue » et à initier un dialogue avec les Ituriens exilés en Ouganda, dans un souci d’inclusivité.
Dieumerci Diaka