Au sens strict, il s’agit de combattants génocidaires ne représentant plus une menace tactique, trente et un ans après le génocide de 1994 au Rwanda. Ces hommes, autrefois en première ligne, ont vieilli, et plusieurs opérations militaires menées unilatéralement par la RDC, ou en collaboration avec les forces rwandaises et/ou la Monusco, ont significativement réduit leurs effectifs. En 2017, des centaines d’ex-combattants ont ainsi été rapatriés au Rwanda, témoignant d’un déclin tangible de leur influence.
Au sens large, les FDLR désigneraient non seulement le vecteur armé d’une idéologie « génocidaire », inoculée par les Interahamwe et autres extrémistes hutus, mais aussi des descendants de ces derniers regroupés dans des recoins aux Nord-Kivu et Sud-Kivu. Selon cette conception, les jeunes issus de cette lignée, initiés aux combats, seraient une menace à la paix et la stabilité de la région.
C’est, suivant cette dernière conception, que les FDLR sont citées dans les Rapports du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC. A cet effet, dans son Rapport à mi-parcours de décembre 2024, le Groupe d’experts affirme notamment (point 74) : « Les groupes Wazalendo, dont le commandement militaire des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ont estimé que la neutralisation prévue des FDLR – leur allié dans les opérations contre la coalition AFC-M23 et la RDF – était une trahison (…) ». Et d’ajouter au point 75 : « Craignant de nouvelles opérations des FARDC contre les combattants et les bases des FDLR, les FDLR et les Wazalendo ont conjointement renforcé leurs défenses. La principale stratégie était d’intégrer les combattants FDLR dans les unités des VDP/Wazalendo et de faire comme si les FDLR n’existaient plus. Les commandants des FDLR ont demandé aux combattants de se faire passer pour des membres d’autres groupes ».
Professeur Martin ZIAKWAU, chercheur sur les dynamiques sécuritaires dans l’Est de la RDC