Le mouvement politico-militaire M23/AFC a formulé une série de revendications adressées au gouvernement congolais lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 3 juillet à Goma, au Nord-Kivu, alors que les pourparlers de paix se poursuivent à Doha, au Qatar. Ces demandes, selon ses responsables, visent à restaurer la confiance et à préparer le terrain à un désengagement effectif de leurs troupes des villes de Goma et Bukavu.
Le M23/AFC affirme avoir exécuté dix actes de « bonne foi » dans le cadre du processus de Doha et attend désormais de Kinshasa des gestes équivalents. Parmi les principales mesures exigées figure l’abrogation d’une loi votée au Parlement congolais interdisant tout dialogue avec le mouvement. Selon eux, cette disposition menace de rendre « illégal » tout accord de paix à venir.
Par ailleurs, le mouvement demande la levée immédiate des mandats d’arrêt et l’annulation des poursuites judiciaires visant ses cadres, ainsi que la libération de toutes les personnes arrêtées en raison de leurs liens supposés avec ses membres. Ils qualifient ces arrestations de « punitions collectives » et de « violation des droits fondamentaux ».
Dans leur communication, les porte-paroles du M23/AFC, Benjamin Mbonimpa et Freddy Kaniki, ont dénoncé la fermeture des banques dans les zones sous leur contrôle, y voyant une sanction contre les populations civiles. Ils exigent une réouverture rapide de ces institutions pour permettre un retour à la normalité économique.
La question de la stigmatisation des populations congolaises d’expression rwandophone a également été abordée avec insistance. Le M23/AFC appelle Kinshasa à mettre fin aux discours de haine, aux actes de lynchage, à la privation de passeports et à toute forme de discrimination visant cette communauté.
Le mouvement plaide enfin pour la reconnaissance officielle du processus de Doha par le président Félix Tshisekedi, réclamant l’envoi d’une délégation congolaise dotée d’un mandat clair. Selon eux, les représentants actuels n’ont aucun pouvoir d’engagement, ce qui nuit à la crédibilité des négociations.
Questionner sur cette sortie médiatique, la ministre des Affaires étrangères congolaise s’est abstenue tout commentaire par « respect » à la médiation.
Cephas Kabamba