À l’occasion de la Journée mondiale de la population (JMP), célébrée ce 11 juillet, le gouvernement congolais et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) ont réaffirmé l’urgence d’investir dans la jeunesse, considérée comme un moteur essentiel de transformation sociale et économique du pays.
Dans un communiqué conjoint, les deux institutions appellent à créer les conditions permettant aux jeunes congolais « d’exercer leurs droits, de faire leurs propres choix et de construire un avenir meilleur ». Ce message s’inscrit dans la droite ligne des priorités nationales du Plan National Stratégique de Développement (PNSD 2024 – 2028), qui met l’accent sur la création d’emplois, l’entrepreneuriat, la réforme du système éducatif et la promotion de la santé reproductive.
Daniel Epembe Mosango, Secrétaire général au Plan et à la Coordination de l’Aide au Développement, a souligné l’importance démographique de la jeunesse.
« La jeunesse représente environ 80 % de la population congolaise », a-t-il déclaré, tout en rappelant que cette population fait face à de nombreux défis, notamment le manque d’opportunités, l’insécurité, la pauvreté, les violences et l’accès limité aux services sociaux de base.
De son côté, la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem, a insisté sur la nécessité de lever les obstacles empêchant les jeunes de réaliser leurs aspirations familiales.
« Trop souvent, les jeunes sont incapables de fonder la famille qu’ils souhaitent, tout en étant accusés d’être responsables de la faiblesse de la fécondité », a-t-elle affirmé avant d’ajouter que « La véritable crise de la fécondité réside moins dans le nombre d’enfants que dans l’incapacité des jeunes à réaliser leurs aspirations familiales ».
Elle a fait référence à une enquête menée par UNFPA et YouGov dans 14 pays, révélant que de nombreux jeunes souhaitent avoir plus d’enfants, mais s’en trouvent empêchés par des facteurs sociaux, économiques et sanitaires.
« Écoutons ce que les jeunes veulent et ce dont ils ont besoin, et créons les conditions qui leur permettent d’exercer leurs droits, de faire leurs propres choix et de profiter d’un avenir prometteur », a poursuivi Dr Kanem.
Elle a souligné l’importance de politiques publiques favorables à l’accès à l’éducation sexuelle, à la santé reproductive, à l’emploi, et à un environnement respectueux des droits humains, afin que les jeunes puissent bâtir leur avenir sur des bases solides.
Selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2023 – 2024) : 31 % des femmes mariées présentent des besoins non satisfaits en matière de planification familiale ; seuls 4 % des Congolais âgés de 15 à 49 ans disposent d’une couverture médicale ; plus de 20 % des adolescentes souffrent de malnutrition et 20 % des femmes ont été victimes de violences physiques au cours des 12 derniers mois.
L’UNFPA salue l’engagement du Gouvernement dans la formulation d’une nouvelle Politique Nationale de Population intégrant les enjeux liés à la jeunesse. L’objectif est de garantir à chaque jeune la liberté et la sécurité de fonder une famille selon ses propres choix.
« Il est impératif que les jeunes puissent fonder une famille quand et comme ils le souhaitent, en toute dignité, sécurité et liberté », précise le communiqué.
Alors que la RDC traverse des crises multiformes, l’UNFPA appelle à une réponse coordonnée.
« Il est plus que jamais nécessaire d’agir collectivement, gouvernement, partenaires techniques et financiers, société civile, secteur privé, pour bâtir un avenir où chaque jeune aura les moyens de rêver, choisir et construire », souligne le communiqué.
Yvette Ditshima