L’ONG JUSTICIA Asbl, spécialisée dans la promotion des droits humains et du droit humanitaire, a condamné les propos tenus par le sénateur Danny Kabongo à l’encontre du gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula. Dans un communiqué parvenu ce mardi à Infos.cd, l’organisation qualifie ces déclarations d’incitation à la violence et demande une action judiciaire immédiate.
Lors d’un rassemblement politique organisé le samedi 12 juillet à Lubumbashi devant des militants de l’UDPS, le sénateur Kabongo, également président fédéral du parti dans cette ville, avait déclaré :
« Si nous étions à l’époque de Moïse, on devait le lapider ».
Une sortie verbale que JUSTICIA Asbl juge dangereuse et irresponsable, dans un contexte national marqué par des tensions politiques et un besoin urgent de cohésion.
« Ces propos sont constitutifs de l’infraction d’incitation à la désobéissance ou à la violence contre les institutions », estime l’ONG, citant les articles 134 et 199 du Code pénal congolais.
Cette déclaration polémique du sénateur UDPS intervenait quelques jours après un meeting du gouverneur Jacques Kyabula, au cours duquel ce dernier avait apporté son soutien à l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. Il avait toutefois déclaré que le Rwanda, et non des Congolais comme Joseph Kabila ou Corneille Nangaa, constituait le véritable ennemi de la RDC, appelant à un traitement « en famille » des dissensions internes.
« La gravité de ces propose pourraient déboucher à des actes encore plus violents contre le
gouverneur et ses sympathisants, alors qu’en ce moment la recherche de l’unité et de la cohésion nationale est la préoccupation de tout citoyen epris de justice et de paix », a déclaré Maitre Timothée MBUYA, Président de JUSTICIA Asbl.
L’organisation invite le parquet près la Cour de cassation à ouvrir une enquête et à interpeller le sénateur Kabongo. Elle exhorte également le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur à éviter toute décision dictée par des pressions partisanes, dénonçant une « lutte politicienne de repositionnement au détriment de l’intérêt général ».
Yvette Ditshima