L’institut de recherche Ebuteli a présenté, ce mardi à Kinshasa, une note thématique critique sur la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
Intitulée « La CNDH, une institution en quête de crédibilité », cette analyse soulève des questions sur l’indépendance et l’efficacité de l’organe censé défendre les libertés fondamentales en République démocratique du Congo.
Ce forum a réuni des acteurs politiques, des membres de la société civile et des partenaires internationaux, tous préoccupés par l’efficacité de l’institution censée protéger les droits fondamentaux en République démocratique du Congo.
Parmi les intervenants, René Kabala, directeur de cabinet du président de la CNDH Paul Nsapu, Abdoulaye Mar, officier des droits de l’homme au sein du BCNUDH, et Dismas Kitenge, président du Groupe Lotus. Tous ont convergé vers un constat préoccupant : la CNDH peine à jouer pleinement son rôle.
Abdoulaye Mar a notamment indiqué que la RDC, bien que détentrice du statut A au sein de l’Alliance globale des institutions nationales des droits humains (GANHRI), a vu son examen de conformité aux Principes de Paris reporté à 2026, en raison de défaillances structurelles.
« Le traitement des violations des droits humains, le financement inadéquat ainsi que l’insuffisance du personnel ont été les principaux facteurs ayant conduit au report de cet examen », a-t-il déclaré.
De son côté, Dismas Kitenge a insisté sur la nécessité de dépolitiser la CNDH, critiquant un processus de désignation trop partisan et appelant les animateurs à accroître leur visibilité et leur action pour regagner la confiance des partenaires et du public.
En janvier 2025, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a recensé 309 violations des droits humains à travers la RDC. Une réalité à laquelle la CNDH n’a opposé aucune réaction publique, relève Ebuteli face à ce mutisme jugé inquiétant.
Cette note s’inscrit dans le cadre du projet Actions citoyennes pour la transparence des élections (ACTE), par lequel Ebuteli évalue les performances des institutions impliquées dans la gestion du processus démocratique. Avant la CNDH, le think tank s’était déjà penché sur la CENI, le CSAC, la Cour constitutionnelle et le CNSA.
Jevic Ebondo