Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a réaffirmé ce mercredi à Kinshasa l’engagement du gouvernement congolais en faveur de la paix, de la sécurité et de la représentativité des femmes dans la sphère publique. C’était lors d’une conférence organisée par ONU Femmes en partenariat avec l’ambassade de Norvège en RDC, axée sur l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité ».
Cette rencontre, à la fois réflexive et stratégique, s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle les États à garantir une participation accrue des femmes dans les processus de paix, ainsi qu’une meilleure protection de leurs droits en période de conflit.
Devant un parterre d’acteurs institutionnels, diplomatiques, associatifs et médiatiques, Patrick Muyaya a souligné que cette résolution ne doit pas être perçue comme une simple option diplomatique, mais comme une « exigence républicaine ».
« Reconstruire la paix, ce n’est pas uniquement signer un accord ou désarmer des groupes subversifs : c’est refaire la société, retisser les liens de confiance, redonner une voix à ceux et celles qu’on avait réduits au silence », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Il a rappelé que l’égalité et la représentativité des femmes font partie intégrante de la vision du président de la République, citant comme exemples l’accession d’une femme à la tête du gouvernement et la place stratégique occupée par une femme à la diplomatie congolaise.
Patrick Muyaya a ensuite souligné le rôle crucial des médias dans la transformation des mentalités et la promotion de la paix durable.
« Les médias ne sont pas de simples relais techniques. Ils façonnent la mémoire collective, influencent les représentations sociales, légitiment ou délégitiment des postures, des statuts, des engagements », a-t-il souligné.
Dans le cadre de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité », le ministre a assigné aux médias trois missions essentielles : multiplier les voix féminines, amplifier leurs récits et légitimer leur parole dans la sphère publique.
Il a salué les efforts des femmes journalistes, souvent confrontées à de multiples défis, mais qui s’illustrent par leur engagement sur le terrain : documentation des violences, mise en valeur des survivantes, diffusion de messages de paix et d’égalité jusque dans les coins reculés du pays.
« Ces femmes sont des incarnations vivantes de la Résolution 1325. Certaines produisent des capsules audio en langues nationales qui circulent dans les marchés, les écoles et les villages. D’autres, jeunes et dynamiques, émergent sur les réseaux sociaux avec des formats innovants qui déconstruisent les stéréotypes », a-t-il affirmé.
Pour Patrick Muyaya, le changement de paradigme passe par une reconfiguration du discours médiatique et institutionnel : les femmes doivent désormais être considérées comme des porteuses légitimes de parole politique et citoyenne.
« Cela suppose que les médias ne se contentent plus de parler des femmes, mais qu’ils parlent avec elles, à partir d’elles, et pour elles », a-t-il insisté.
À l’issue de son intervention, le ministre s’est engagé à soutenir activement les dynamiques existantes et à mettre en place des mécanismes de coordination efficaces afin d’amplifier l’impact du travail des actrices de paix à travers les médias.
Cette conférence marque une étape importante dans la mise en œuvre de la Résolution 1325 en RDC, où les femmes, bien que souvent marginalisées, continuent de jouer un rôle central dans la reconstruction du tissu social et la consolidation de la paix.
Yvette Ditshima