Alors que l’Inspection générale du travail a annoncé au début du mois le déploiement d’équipes pour vérifier l’application du nouveau Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), la mesure tarde toujours à être appliquée dans certains établissements, notamment dans la commune de Limete, à Kinshasa.
Ce lundi, les journaliers de la société pharmaceutique Arauphar ont déclenché un mouvement de grève après avoir constaté, lors de la paie du week-end, que leurs salaires n’avaient pas été ajustés conformément aux nouvelles directives gouvernementales.
« Ils [les employeurs indiens] nous avaient rassurés que nous allions percevoir notre salaire selon la décision du gouvernement. Mais ils ont juste augmenté l’enveloppe, sans atteindre même 5 dollars américains », a confié à Infos.cd Junior Ngomba (nom d’emprunt), journalier. Il affirme qu’il ne retournera au travail que si son revenu est aligné sur le nouveau SMIG.
D’après plusieurs témoignages, les travailleurs n’ont perçu qu’une augmentation de 2 500 FC, portant leur rémunération journalière à 10 000 FC, bien en dessous du nouveau seuil fixé par l’État.
« Pourquoi ont-ils seulement ajouté 2 500 FC ? Et d’où vient cet argent s’ils disent ne pas pouvoir nous payer selon le SMIG ? », s’interroge Jimmy (nom d’emprunt), un des doyens de l’équipe du soir.
Face à cette situation, les grévistes d’Arophar ont refusé de percevoir leur paie, exigeant qu’elle corresponde au minimum légal. Dans d’autres entreprises partenaires, comme Cesamex, les journaliers ont accepté de toucher les 10 000 FC proposés, mais projettent eux aussi une grève dès ce mardi pour réclamer le respect du salaire minimum.
En mai dernier, le gouvernement congolais a réajusté le SMIG à 14 500 FC par jour, une mesure notifiée aux employeurs dès le mois de juin. Depuis, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer son application partielle, voire inexistante, dans de nombreuses entreprises du pays.
Japhet Mukoko