Réunis en conférence de presse vendredi à l’hôtel Serena de Goma, les représentants de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) ont annoncé qu’ils ne participeront pas à un nouveau cycle de pourparlers à Doha sans la libération préalable de 700 prisonniers, arrêtés selon eux dans le cadre du conflit. Cette exigence est désormais posée comme condition sine qua non à la tenue du Doha 6, prochaine étape du processus de paix entre le mouvement armé et le gouvernement congolais.
Benjamin Mbonimpa, porte-parole du M23 et figure de proue du dialogue de Doha, a dénoncé ce qu’il qualifie de « mauvaise foi » de Kinshasa dans l’application de la Déclaration de Principes signée le 19 juillet dernier au Qatar. Selon lui, lors des précédentes discussions, le gouvernement congolais aurait été en position de faiblesse.
« À Doha, Kinshasa nous a suppliés et demandait qu’on leur cède même une petite forêt, ou Lubero. Ils ont dit : “Ayez pitié de nous” », a-t-il déclaré face aux journalistes.
Par ailleurs, les délégués de l’AFC/M23 ont indiqué qu’aucun retrait de leurs positions actuelles n’est envisagé. Le mouvement affirme vouloir « restaurer l’autorité de l’État » sur toute l’étendue du territoire national, jusqu’à Kinshasa, à travers ce qu’il présente comme une nouvelle vision de la gouvernance, incarnée par de « nouveaux visages ».
Alors que la date du 17 août prochain est évoquée pour d’éventuelles évolutions militaires ou diplomatiques, l’AFC/M23 continue de maintenir ses positions dans l’Est de la RDC, sans annoncer la moindre concession territoriale.
Cette déclaration publique intervient dans un climat d’instabilité persistante au Nord-Kivu, où les efforts diplomatiques menés notamment par le Qatar avec l’appui d’acteurs régionaux et internationaux peinent à produire des avancées concrètes. Le dialogue amorcé à Doha avait pourtant suscité un timide espoir de désescalade.
Cephas Kabamba