Le pape Léon XIV s’est dit dimanche sa « consterné » suite à l’attaque meurtrière perpétrée dans la nuit de samedi à dimanche contre la paroisse catholique Bienheureuse-Anuarite de Komanda, à 75 kilomètres au sud de Bunia, dans la province de l’Ituri. L’assaut a coûté la vie à au moins 43 civils, dont plusieurs fidèles réunis pour une veillée de prière.
Dans un télégramme adressé à Mgr Fulgence Muteba, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), le souverain pontife a fait part de sa proximité spirituelle avec les victimes et leurs familles. « Cette tragédie nous invite davantage à œuvrer pour le développement humain intégral de la population meurtrie de cette région », souligne le message, signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, cité par l’AFP.
L’attaque est attribuée aux rebelles islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF), actifs dans la région depuis de nombreuses années. En plus des morts, l’on signale plusieurs blessés et des personnes enlevées, emmenées de force dans la forêt. Des habitations et commerces ont été incendiés.
Sur le terrain, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et l’armée ougandaise poursuivent l’opération conjointe Shujaa, lancée en 2021 pour neutraliser les ADF dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Toutefois, les récentes violences jettent une lumière crue sur les limites de cette opération militaire.
Un récent rapport des Nations Unies indique que, malgré l’élimination de plusieurs chefs ADF, les exactions contre les civils se sont poursuivies, notamment dans les territoires de Beni, Irumu et Lubero. Les experts soulignent que certaines zones sensibles échappent encore au contrôle des forces engagées, laissant les populations exposées.
Face à cette nouvelle tragédie, plusieurs voix s’élèvent pour demander une révision stratégique des opérations militaires, associée à une réponse globale incluant aide humanitaire, protection des civils et initiatives de paix communautaire.
Giscard Havril Mane