La détention de la journaliste Glody Ndaya à la prison centrale de Makala continue de susciter une vive indignation. Interpellée le 4 août à la suite de la publication d’un article critique sur un médecin, puis placée en détention deux jours plus tard, la directrice du média en ligne Eventsrdc.com attend toujours une confrontation avec le plaignant, absent lors de l’audience.
Pour l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), cette procédure viole les lois en vigueur et constitue une atteinte à la liberté d’expression.
Jasbey Zegbya, secrétaire général de l’UNPC, a dénoncé une mauvaise application des textes régissant la presse. « Il est urgent que les magistrats et officiers de police judiciaire se mettent à niveau », a-t-il déclaré, ajoutant que l’UNPC poursuivra ses actions pour obtenir une dépénalisation totale.
Promulguée en 2023, la nouvelle loi sur la liberté de la presse donne la possibilité à toute personne lésée par une publication de presse d’obtenir réparation grâce au droit de réponse. C’est seulement en cas de refus, par le média, de publier le droit de réponse qu’une action judiciaire peut être envisagée.
Pour l’UNOC, l’incarcération de Glody Ndaya est le reflet d’un système judiciaire encore hostile à la presse. Elle estime que le dépôt de plainte dans ce dossier visait avant tout à intimider une journaliste, plutôt qu’à défendre un droit bafoué. Selon ses avocats, l’absence du plaignant lors de la dernière audience renforce le caractère arbitraire et vexatoire de la démarche judiciaire engagée.
Le Collectif des Médias en ligne de la RDC, solidaire, exige la libération immédiate de la journaliste et déplore le silence des structures censées défendre la profession, comme le CSAC, la MILRDC ou encore Journaliste en Danger (JED). Il appelle les professionnels des médias à se mobiliser contre cette dérive, qu’il juge symptomatique d’une volonté grandissante de museler la presse libre en République démocratique du Congo.
Giscard Havril Mane