Dans un communiqué publié ce samedi, le parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi a dénoncé le procès de l’ex président de la République Joseph Kabila, qu’il qualifie d’« instrumentalisation » de la justice.
« Qu’on ne s’y trompe pas : cette instrumentalisation de la justice n’a rien à voir avec l’État de droit. C’est une arme de répression massive contre tous ceux qui refusent la pensée unique et qui osent s’opposer à un pouvoir illégitime et déconnecté du peuple », peut-on lire dans le document.
Pour le parti de Katumbi, écarter un acteur politique majeur comme Joseph Kabila reviendrait non seulement à le pousser, lui et d’autres, vers la radicalisation, mais aussi à hypothéquer les processus de Doha et de Washington, qui risqueraient de s’achever par un échec. L’organisation politique met également en garde contre le danger d’un cycle « sans fin de violences et de vengeances » pour le pays.
Ensemble appelle dès lors le peuple congolais, la société civile et les forces politiques responsables à exprimer leur « indignation » face à ce qu’il qualifie de « dérive totalitaire ». Le parti sollicite en outre l’implication des partenaires internationaux afin qu’ils rejettent « ce simulacre de justice » et plaident pour un dialogue inclusif sous une médiation crédible, présenté comme « la dernière chance pour sauver la RDC du gouffre ».
Cette réaction intervient alors que, dans son réquisitoire, l’auditeur général des Forces armées congolaises, le lieutenant-général Jean-René Likulia, a requis la peine de mort contre Joseph Kabila. L’ancien président est poursuivi pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel par balles, apologie, viol, torture, déportation et occupation forcée de la ville de Goma. Le verdict de la Haute cour militaire est attendu dans le délai de la loi.
Jevic Ebondo