Olivier Kamitatu, proche collaborateur de Moïse Katumbi, alerte sur une stratégie du pouvoir visant à neutraliser tout rival politique avant de procéder à une révision constitutionnelle. Selon lui, la récente motion de destitution contre le bureau de l’Assemblée nationale ne serait qu’une étape d’un plan plus large destiné à remodeler les institutions en faveur du régime en place.
L’ancien président de l’Assemblée nationale accuse des proches de la présidence d’avoir élaboré un projet technique de révision, piloté par des juristes liés au professeur Mbata. Ce schéma prévoirait la suppression du poste de Premier ministre, l’allongement du mandat présidentiel à sept ans et l’instauration d’un ticket présidentiel « Tshisekedi-Bemba », le tout en contournant l’article 220 de la Constitution. Pour Kamitatu, l’objectif est clair : écarter Vital Kamerhe, considéré comme dauphin de Félix Tshisekedi dans l’accord de Nairobi.
Rappelant les résistances de 2015 contre une tentative similaire, Kamitatu estime que l’histoire se répète, mais cette fois avec une ambition présidentielle de « tailler la loi fondamentale sur mesure ».
Il met en garde contre les conséquences d’une telle démarche dans un contexte déjà marqué par l’insécurité persistante à l’Est, la montée de l’ethnicisme et la corruption. Une révision précipitée, souligne-t-il, risquerait de fragiliser l’État, de diviser la nation et d’alimenter de graves tensions géopolitiques.
Kamitatu appelle enfin les parlementaires et la société civile à se mobiliser pour défendre la Constitution, afin d’éviter que « l’ambition d’un seul n’achève la démocratie congolaise ».
Giscard Havril Mane






