Dans un communiqué parvenu ce vendredi à Infos.cd, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a rappelé, à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, célébrée cette année sous le thème « Un choix pour tous autonomie, intention, accès », que ses interventions ont permis en 2024 d’éviter 1,8 million de grossesses non désirées, 509 760 avortements à risque et 6 396 décès maternels.
Toutefois, en République démocratique du Congo, les défis restent immenses. Le communiqué souligne que le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM) est estimé à seulement 10,9 % chez les femmes en union, tandis que le taux de fécondité demeure très élevé, avec 5,5 enfants par femme.
« L’accès à la contraception est un droit humain fondamental et un levier essentiel pour améliorer la santé et le bien-être des femmes, des filles, de leurs familles et de la société toute entière », rappelle l’UNFPA, insistant sur la nécessité d’un accès équitable et durable aux méthodes contraceptives modernes.
Le Fonds onusien met également en avant les conséquences pour les adolescentes congolaises : 27 % des filles âgées de 15 à 19 ans ont déjà entamé leur vie reproductive, dont 21 % sont mères et 6 % enceintes.
« Ces grossesses précoces compromettent l’éducation et l’avenir des adolescentes, tout en les exposant à des risques accrus pour leur santé », prévient l’agence.
Sur le plan financier, l’UNFPA alerte :
« Il faudra mobiliser près de 70 millions de dollars en 2025 pour couvrir les besoins en contraceptifs modernes en RDC ».
Une contrainte majeure alors que les financements internationaux connaissent une baisse sensible.
Pour l’organisation, l’investissement dans la contraception représenterait un véritable gain économique pour la RDC. Selon ses projections, une hausse du TPCM à 25,4 % d’ici 2030 permettrait d’éviter 13,6 millions de grossesses non désirées, 3,3 millions d’avortements à risque et 50 000 décès maternels, tout en générant un retour estimé à 19,7 milliards de dollars pour le pays.
Yvette Ditshima