Dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Cartagena sur les risques biotechnologiques, le ministère de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle Economie du Climat a organisé vendredi 27 septembre Kinshasa un atelier d’échange avec la presse, sur l’avant-projet de loi sur la biodiversité.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement de la mise en œuvre des cadres nationaux de biosécurité en Afrique australe (SINBF) » concernant trois pays : Madagascar, la Namibie et la RDC.
La République démocratique du Congo ne dispose à ce jour d’aucune réglementation pour encadrer le secteur des OVM (Organismes vivants modifiés). Cependant, quelques textes légaux consultés par les experts laissent une fenêtre pour la réglementation de ce secteur qui touche à la souveraineté nationale.
D’après Me Félix Lilakako, expert en droit de l’environnement, l’analyse du cadre légale congolais a révélé que de la constitution aux différentes lois sectorielles, il existe des dispositions légales qui font allusion à la biosécurité. Cependant, il est très important de doter ce secteur d’une loi spécifique sur les OVM.
« Le gouvernement doit se doter d’une politique nationale qui définit les orientations, et la vision sur la biosécurité. Ce n’est pas admissible qu’aujourd’hui, un pays n’ait pas de normes en la matière. C’est possible d’avoir les normes, et les arrêtés en attendant l’adoption de cette loi », a-t-il renchéri.
De son côté, Guy Mboma, point focal protocole de Cartagena et coordonateur du projet SINDF, estime que la mise en application de ce projet-loi permettra d’assurer un degré adéquat de protection pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des organismes vivants modifiés résultant de la biotechnologie moderne qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, compte tenu également des risques pour la santé humaine, en mettant plus précisément l’accent sur les mouvements transfrontières.
Pour sa part, le professeur Freddy Bulubulu, chef de section Biotechnologie au Centre Régional d’Etudes Nucléaires de Kinshasa, a appelé les médias à diffuser les conclusions des études scientifiques et les informations concernant les risques et les bénéfices des OGM auprès d’un public large. Selon lui, cette méthodologie permettra de sensibiliser le grand public aux enjeux de la technologie OGM, ce qui pourra mener à des actions extra-institutionnelles et à une pression sur les décideurs politiques.
Les participants ont également convenu d’accentuer la communication et la sensibilisation de toutes les couches de la population congolaise sur la question des OGM.
Cephas Kabamba