La Direction générale de la dette publique (DGDP), service rattaché au ministère des Finances, a assuré dans un communiqué que l’endettement de la République démocratique du Congo (RDC) demeure « soutenable », malgré sa progression.
À fin juin 2025, le stock de la dette publique est évalué à 14,5 milliards USD, soit 17,9 % du PIB, un niveau largement inférieur au plafond de 60 % fixé par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
Selon la DGDP, cette hausse est principalement liée à la mise en œuvre des programmes de réformes menés avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, dont les facilités de crédit et de résilience ouvrent davantage l’accès de la RDC au financement extérieur.
La dette intérieure, de son côté, est portée par le développement du marché des titres publics et la réévaluation des anciennes avances de la Banque centrale du Congo (BCC) au Trésor.
Le gouvernement souligne que la dette extérieure est majoritairement constituée de prêts concessionnels, présentant un risque faible de refinancement selon l’Analyse de viabilité de la dette (AVD) menée conjointement par le FMI et la Banque mondiale en juillet 2025. Les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s attribuent d’ailleurs à la RDC des notes « B- » et « B3 » avec des perspectives stables, ce qui traduirait, d’après la DGDP, une confiance accrue des marchés dans la trajectoire macroéconomique du pays.
Mais ces affirmations sont contestées par l’activiste Bienvenu Matumo. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), ce mardi il dénonce « un régime udpsien marqué par la corruption, l’incompétence et la jouissance » qui, selon lui, « ne fait qu’endetter la République ». L’activiste rappelle que la dette congolaise était d’environ 5 milliards USD en 2010, contre 14 milliards aujourd’hui, sans que « des externalités positives ne soient visibles sur le terrain ».
Pour Matumo, ces emprunts « hypothèquent l’avenir des enfants congolais » et profiteraient à « une redistribution entre copains », plutôt qu’au financement d’infrastructures structurantes. Il appelle à un changement de régime « rapide et sans attendre » pour stopper cette spirale.
Un contraste marqué entre la lecture officielle, qui met en avant des marges de manœuvre pour financer le programme gouvernemental 2024-2028, et celle des critiques, qui dénoncent une dette croissante sans impact tangible sur le développement.
Yvette Ditshima