L’Union pour la défense des droits des consommateurs au Congo (UDECOM) tire la sonnette d’alarme face à des pratiques commerciales jugées abusives qui, selon elle, fragilisent davantage le pouvoir d’achat des Congolais.
Dans une correspondance adressée le 30 septembre dernier au vice-premier ministre en charge de l’Économie nationale, à l’ARPTC ainsi qu’à d’autres hautes autorités, l’organisation pointe un écart inquiétant entre le taux de change officiel fixé autour de 2 670 FC pour 1 USD et les taux appliqués par certaines entreprises.
Dans le secteur des télécommunications notamment, l’UDECOM affirme que des opérateurs utilisent un taux allant jusqu’à 2 900 FC pour calculer leurs forfaits et services, ce qui équivaut à une « surtaxation déguisée ».
Le phénomène s’étend à d’autres domaines. Canal+ facture ses abonnements avec un taux de 2 850 FC, tandis que certaines banques affichent des valeurs divergentes : Equity (2 625 FC), Ecobank (2 600 FC), Rawbank (2 670 FC). Dans plusieurs quartiers de Kinshasa, notamment dans le district de Tshangu, le dollar se négocie pourtant entre 2 500 et 2 550 FC, bien en deçà des montants pratiqués ailleurs.
Malgré ces écarts, les prix des carburants n’ont pas été réajustés à la baisse. Le pain, autrefois vendu à 200 FC, s’achète désormais à 400 FC, sans indication claire sur son grammage.
Face à cette situation, l’UDECOM formule trois propositions : contraindre les télécoms, banques et commerçants à respecter le taux officiel ; imposer plus de transparence dans la fixation des prix des biens de consommation et renforcer la surveillance et sanctionner les abus spéculatifs.
Dans sa lettre signée par son secrétaire général Jean-René Kibau Mufweyé, l’organisation appelle les autorités à prendre des mesures urgentes pour « garantir la justice économique et protéger le pouvoir d’achat des citoyens ».
Giscard Havril Mane