Trois organisations de la société civile, CASMIA-G ASBL, JUSTICIA ASBL et APDHJ, ont exprimé leur inquiétude après la publication de l’arrêté ministériel, fixant le barème des droits et avantages des mandataires du Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV).
Selon ces organisations, cet arrêté, pris par la ministre sortante des Droits humains, accorde des rémunérations, indemnités, pécules de congé et autres avantages jugés « excessifs » aux mandataires actifs et non actifs du FONAREV, au détriment des véritables bénéficiaires de cette institution : les victimes de violences sexuelles liées aux conflits et d’autres crimes graves.
« Ces rémunérations ne tiennent aucunement compte du contexte économique difficile que traverse la RDC et excèdent largement ce qui peut être justifié par les fonctions exercées ou les performances réalisées », dénoncent les signataires. Elles rappellent que les fonds du FONAREV, notamment les 11 % de la redevance minière, doivent prioritairement bénéficier aux victimes, et non enrichir les mandataires.
Les organisations signataires soulignent également que la majorité des survivantes continuent de vivre dans la précarité et sans accès aux soins ou aux réparations judiciaires, alors que certains mandataires profitent de rémunérations jugées disproportionnées.
Elles rappellent par ailleurs les directives du Président Félix Tshisekedi, qui avait appelé lors du Conseil des ministres du 31 janvier 2025 à une réduction significative du train de vie des institutions publiques pour renforcer le soutien aux forces de défense.
Face à cette situation, CASMIA-G ASBL, JUSTICIA ASBL et APDHJ demandent au ministre actuel des Droits humains de reporter l’arrêté ministériel, qualifié d’injuste et d’impopulaire.
Yvette Ditshima