Initialement prévue le 3 novembre, l’opération de vérification des certificats de contrôle technique des véhicules a été reportée au lundi 17 novembre. Cette décision a été annoncée par le ministre provincial du Plan, budget, fonction publique, tourisme, transports et de la mobilité urbaine de la ville de Kinshasa, Jésus-Noël Sheke, lors d’une intervention sur la RTNC.
Ce dernier a justifié le report par l’engouement observé dans les centres de contrôle technique de la ville et par la volonté de l’exécutif provincial de permettre à tous les automobilistes de régulariser leur situation dans de bonnes conditions.
À une semaine et quelques jours du début de l’opération de contrôle, d’aucuns se demandent si le ministre provincial des Transports, en particulier, et l’Hôtel de ville, en général, sont en mesure de donner l’évolution de ce qui se passe dans les différents centres de contrôle. Mieux encore, le gouvernement provincial peut-il, à ce jour, quantifier le nombre de véhicules déjà passés dans les centres de contrôle ?
En attendant le déploiement des éléments de la Police nationale et d’autres services de l’État impliqués dans cette opération, l’Hôtel de ville a-t-il pris des dispositions pour faire face aux difficultés de transport en commun que pourrait connaître Kinshasa ? Car nul n’ignore qu’à Kinshasa — et, plus largement, sur toute l’étendue du territoire national — les circuits de transport en commun sont tenus par des opérateurs privés.
Même s’il existe quelques bus de Transco, la seule société publique de transport en commun en République démocratique du Congo (RDC), ceux-ci sont à peine visibles sur les artères de Kinshasa. Tout le monde sait que cette société n’a plus que son nom comme signe d’existence.
Le contrôle lancé par le ministre Jésus-Noël Sheke aurait un impact réel si l’État disposait des moyens matériels nécessaires pour mettre « hors d’état de nuire » tous ces minibus de marque Mercedes (communément appelés 207), ou s’il pouvait inonder la capitale de ses propres bus.
Une chose est sûre : si tous les minibus assurant le transport en commun à Kinshasa se présentaient dans les centres de contrôle, tous — ou presque — seraient déclarés non conformes à la circulation. Conséquence : les Kinois seraient contraints de se déplacer à pied si le gouvernement maintenait l’opération de contrôle prévue pour le 17 novembre.
En clair, l’Hôtel de ville risque de perdre ce bras de fer avec les associations de chauffeurs, car nombreux sont les conducteurs qui ne se présenteront pas aux différents centres de contrôle, sachant que leurs véhicules seront retenus.
L’État congolais aurait dû commencer par assurer ses arrières, en dotant la société Transco de moyens conséquents avant d’envisager cette opération de contrôle des véhicules. Sinon, le gouvernement provincial de Kinshasa risque d’être rattrapé par une réalité : la dépendance de l’Etat congolais dans le secteur de transport en commun.
Rombaut KASONGO
Journaliste indépendant






