Le sénateur Jean-Paul Boketsu Bofili dénonce la lenteur dans l’exécution du programme national de réhabilitation de 11.423 km de routes prioritaires, annoncé par le président de la République en décembre 2024 devant le Parlement réuni en Congrès.
Dans une tribune, l’élu de l’Équateur fustige « l’inaction du gouvernement », qu’il accuse de bloquer un projet pourtant essentiel pour le désenclavement et le développement économique du pays. Il appelle à des « actions immédiates pour concrétiser la vision du Chef de l’État et offrir enfin aux populations des infrastructures routières durables et modernes ».
Selon lui, la réhabilitation effective de ces routes constituera un signal fort de la volonté du gouvernement d’améliorer la connectivité nationale, de dynamiser les échanges commerciaux et de renforcer la cohésion territoriale.
Une promesse présidentielle encore non concrétisée
Lors de son discours sur l’État de la Nation du 11 décembre 2024, le président de la République avait annoncé la réhabilitation de 11.423 km de routes prioritaires supplémentaires pour l’année 2025. Ce projet visait à stimuler le développement du secteur agricole, relier les zones de production aux centres de consommation et renforcer la mobilité nationale.
Mais près d’un an après cette annonce, aucune action concrète n’a été engagée sur le terrain. Le sénateur Boketshu déplore cette inertie, alors que les populations des zones enclavées continuent d’attendre une amélioration de leurs conditions de vie. « Ce retard freine la croissance et va à l’encontre des objectifs gouvernementaux en matière d’intégration nationale », souligne-t-il.
Une proposition de plan de financement réaliste
Le sénateur Boketsu invite le nouveau gouvernement à accélérer la mise en œuvre du programme et à garantir son financement durable. Estimé à 750 millions USD, le projet fait partie des six engagements majeurs du président Tshisekedi dans le cadre du programme d’actions du gouvernement 2024–2028, qui place la circulation des biens et des personnes au cœur de son troisième pilier.
Le sénateur propose un mécanisme de financement structuré reposant sur deux axes :
1. Accroître les ressources du FONER de plus de 80 millions USD dès 2026 ;
2. Mobiliser des fonds auprès des banques commerciales pour compléter le financement des travaux.
Ses cinq mesures pour renforcer le FONER :
1. Réajuster la redevance FONER sur les produits pétroliers : la porter de 10 à 30 USD/m³ dans la zone Ouest générerait plus de 15,5 millions USD en 2026.
2. Lutter contre la fraude et le coulage dans la Zone Sud, notamment dans le secteur minier, afin de récupérer jusqu’à 25 millions USD de recettes perdues.
3. Assurer le recouvrement intégral de la redevance de 10 % sur les revenus des concessions de péage, pouvant rapporter 13,5 millions USD supplémentaires.
4. Recouvrer les arriérés de redevances dus par les sociétés pétrolières, évalués à 7,5 millions USD.
5. Renforcer le contrôle sur l’importation et la mise en consommation des produits pétroliers pour réduire la fraude et les pertes estimées à plusieurs dizaines de millions de dollars.
Un mécanisme financier structurant et sécurisé
Grâce à l’augmentation des recettes du FONER, son budget annuel pourrait atteindre 240 millions USD dès 2026. En nantissant la quote-part de 40 % allouée à l’Office des Routes, l’État disposerait d’une garantie solide pour lever jusqu’à 750 millions USD auprès des banques commerciales, sans peser sur la dette publique.
Ce montage financier, basé sur des recettes parafiscales stables et prévisibles, permettrait d’assurer la pérennité du financement des infrastructures routières, à l’abri des aléas du Trésor public.
Appel à la responsabilité gouvernementale
Le sénateur Boketsu Bofili Jean Paul exhorte le Gouvernement à adopter ce mécanisme novateur et sécurisé afin de concrétiser la promesse présidentielle.
Il conclut :
« Ce programme de réhabilitation et d’entretien des 11.423 km de routes prioritaires doit devenir une priorité nationale. C’est une opportunité historique de désenclaver nos territoires, de stimuler la croissance locale et de restaurer la confiance des citoyens envers l’État. »
CP








