William Ruto, vice-président sortant, a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 9 août.
Avec 50,49% des suffrages contre 48,85% pour son principal adversaire, l’opposant Raila Odinga, William Ruto devrait assumer les fonctions de chef d’État.
Prochaine étape : la Cour suprême de justice.
Le camp de Raila Odinga a jusqu’à sept jours pour saisir la haute institution judiciaire du pays.
La décision de la Cour sera très déterminant pour l’issue des évènements. Le pays ouvre certainement une période d’anxiété tant les souvenirs du passé dans cet exercice ne sont pas bons.
Il y a cinq ans, cette même Cour avait annulé la réélection d’Uhuru Kenyatta, ordonnant la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel. Elle avait jugé que des « irrégularités » ont compromis l’intégrité de l’élection.
L’opposition avait alors salué une « décision historique ». Les prochaines élections avaient consacrées la victoire d’Uhuru Kényatta pour son second et dernier mandat.
Les résultats serrés de la présidentielle du 9 août ont été annoncés par le président de la commission électorale du Kenya, Wafula Chebukati. Mais peu avant leur proclamation, quatre membres de la centrale électorale (IEBC), dont la vice-présidente, Juliana Cherera, les ont rejetés.
« Nous ne pouvons pas assumer la responsabilité des résultats qui vont être annoncés », a-t-elle déclaré à la presse.
Le nouveau président, William Ruto, a, quant à lui, déclaré qu’il est prêt à travailler avec tous les leaders politiques.
Spectre de la violence post-électorale
Les deux dernières élections ont été émaillés des violences. La population redoute que l’histoire se répète.
En 2017, plus d’une dizaine de personnes ont été tuées à Mathare, Kibera et Kawangware, des bidonvilles de Nairobi.
Plus de 1 100 personnes avaient été tuées et 600 000 déplacées en deux mois de violences post-électorales, après la réélection fin décembre 2007 de Mwai Kibaki, contestée par Raila Odinga. Ce dernier étant à sa 5e candidature pour le poste de président.
Djo Kabika