L’activiste des droits des femmes Julienne Lusenge est remonté contre Jean-Pierre Bemba, auteur d’une critique assez osée contre le candidat Denis Mukwege qu’il a associé de manière assez dénigrant à son travail de réparation des femmes victimes de viol dans l’Est du pays.
Julienne Lusenge, qui est par ailleurs coordonnatrice adjointe du Mécanisme nationale de suivi de l’Accord d’Adis-Abeba (MNS), pense qu’« il est intolérable d’inclure les victimes de guerre dans la bataille électorale en cours ».
Elle estime que la classe politique devrait plutôt se focaliser sur les programmes de gouvernance et refuse de voir les « corps des femmes, déjà détruits par manque de sécurité », être érigés en « terrain de bataille électorale ».
Au cours d’un meeting mercredi, Jean-Pierre Bemba a critiqué « une personne honorée par divers titres et récompenses occidentales en tant que réparateur des femmes ». Allusion faite à Mukwege, Prix Nobel de la paix en 2018. Le chirurgien s’est bâti une réputation de «réparateur des femmes», en leur offrant, fort de son rang de gynécologue-chirurgien, une assistance médicale mais aussi, à travers sa Fondation Panzi, un accompagnement juridique et psychosocial.
Selon Bemba, Mukwege « semble maintenant considérer la République Démocratique du Congo comme une salle d’opération ».
Ces propos du leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) ont suscité un vrai tollé dans l’opinion congolaise.
Yvette Ditshima
