Elles ont plus de soixante-dix ans, mais continuent, à travers leurs différentes débrouillardises, à subvenir aux besoins de leurs familles. L’association Les Grandes Dames (LGD) qui soutient la promotion de la femme et de la jeune fille, a pensé à les honorer pour leur extraordinaire bravoure sans limite. Cent-vingt d’entre-elles ont été sélectionnées à travers les différentes communes de Kinshasa et recevront des prix de distinction le 3 décembre prochain à Maïsha Parc, dans la commune de la Gombe, lors d’une cérémonie officielle. INFOSCD.CD a rencontré la présidente de LGD, Corrine Kesa Mahio, pour en savoir un peu plus.
INFOS.CD : d’où vous est venue cette idée inédite d’honorer cette catégorie de femmes ?
Corinne Kesa : Je dirai que c’est une inspiration divine. On cherchait un impact à donner au sixième anniversaire de notre organisation. Et l’on s’est dit d’honorer quelques femmes qui méritent le titre de grande dame. Nous sommes allés sélectionner ces femmes qui ont fait beaucoup pour leur famille. Beaucoup d’enfants de ces femmes ont étudié et sont devenus aujourd’hui de grandes personnalités grâce à leurs petites activités. Tout ce qu’elles font, c’est pour une famille à nourrir et non pour s’acheter des bijoux et des « Cabelo ».
Quels ont été vos critères de sélection ?
Nous avons demandé à nos points focaux de pouvoir nous trouver par commune cinq femmes parmi lesquelles trois de plus de 70 ans, sur les marchés, devant les parcelles… Les deux autres, nous avons eu besoin des femmes albinos et handicapées. Pour ces dernières, le critère d’âge n’était pas exigé bien que nous ayons trouvé aussi celles qui avaient plus de 70 ans. Dans des communes où nous n’avons pas de points focaux, nous avons recouru à des organisations partenaires.
A part le Prix, est-il prévu un soutien pour booster leurs activités ?
Pour décembre, nous allons d’abord les honorer avec des médailles de mérite de titre de Grandes Dames. Après, nous allons leur donner quelques cadeaux. Comme elles doivent être chics le jour de la cérémonie, nous sommes déjà en train de les habiller, avec des pagnes et des t-shirt. Nous avons déjà servi les femmes des neuf communes et l’opération continue tous les jours. A part cela, on va leur donner des vivres pour bien passer les festivités de fin d’année.
A la veille des élections, beaucoup de personnes s’improvisent philanthropes, est-ce le cas pour vous ?
L’ONG Les Grandes dames est née depuis 2016 et avions commencé des actions en 2017. C’est pour vous dire que ce n’est pas en perspective des élections que nous menions ces activités. En 2018, nous avons pu organiser la Foire de la femme sur la Place des Evolués, sous le patronage du ministère du Genre. Pendant deux jours, il y a eu des expositions. Chaque année, pendant les festivités de fin d’année et la rentrée scolaire, LGD assiste des enfants orphelins dans des orphelinats.
Recevez-vous des soutiens des partenaires dans la réalisation de vos actions ?
Pour la première fois, nous avons un partenaire financier qui nous accompagne pour l’activité du 3 décembre : le Fonds de garantie de l’entrepreneuriat au Congo (FOGEC), une structure étatique créée par le chef de l’Etat qui tient à ce que le pays puisse avoir des millionnaires dans les affaires.
A part Kinshasa, êtes-vous présents à l’intérieur du pays ?
Nous avons un noyau à Tanganyika, et avons des bureaux au Kongo Central (Matadi, Boma, Mwanda, Kimpese, Songololo).
Propos recueillis par Socrate Nsimba