L’atmosphère entre la République démocratique du Congo et le Rwanda reste tendu dans tous les terrains.
Vendredi 18 novembre, lors de la réunion interministérielle en marge du 18è Sommet de la Francophonie ouvert ce samedi à Djerba (Tunisie), le ministre congolais de l’Intégration régionale et Francophonie, Didier Mazenga, et le ministre des Affaires étrangères rwandais, Vincent Biruta, ont eu une vive altercation verbale, apprend INFOS.CD des sources sur place.
L’escalade était telle que la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, a été obligée de demander aux deux ministres de quitter la salle, poursuit notre source.
Au coeur de l’altercation, la demande insistante de la RDC d’insérer dans le communiqué final du Sommet la condamnation du Rwanda pour actes d’agression dans le Nord- Kivu. Ce dont s’est farouchement opposé Vincent Biruta.
Finalement, selon les dernières informations, le communiqué final n’irait pas (encore) dans le sens souhaité par la RDC.
Kinshasa attendait profiter de la tribune du monde francophone pour obtenir une condamnation de Kigali qu’il accuse d’agression sous couvert des rebelles du M23. Ce samedi, le Premier ministre, Sama Lukonde, qui représente le Président Tshisekedi, a refusé de s’afficher sur la photo officielle de l’ouverture du 18è Sommet aux côtés, entre autres, de Paul Kagame.
Depuis la reprise des hostilités au Nord-Kivu, les relations entre les deux pays sont au plus bas. Le 31 octobre, l’ambassadeur rwandais Vincent Karega a été expulsé par le gouvernement congolais.
A en croire des sources à Djerba, la RDC n’exclut pas de brandir la menace de se retirer de l’OIF si elle n’obtient pas la condamnation du Rwanda. Didier Mazenga et Bestine Kazadi, Représentante personnelle du Chef de l’État près l’OIF, s’activent à arracher, même in extremis, la condamnation du Rwanda. Mais leur marge de manœuvre reste réduite, à en croire des experts de l’OIF contactés par INFOS.CD. Ces derniers soulignent que la RDC aurait dû s’y employer au moins six mois avant pour mobiliser les organes de l’OIF et les Etats membres non sans une documentation nourrie.
Socrate Nsimba