À la suite des instructions du Gouvernement, le procès concernant la mort de Olivier Mpunga s’est ouvert en procédure de flagrance, le lundi 20 décembre 2021, à la Cour militaire de la Gombe.
Au cours de cette audience tenue en présence de la Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo, les quatre personnes interpellées ont toutes comparu. Deux d’entre elles à savoir le Commandant et l’Officier de police judiciaire ont livré des versions des faits bien contradictoires.
Selon le Commandant, l’ordre de torturer le feu Olivier Mpunga était venu de l’Officier de police judiciaire mais aussi de Simon Inkamba, le plaignant et propriétaire du véhicule mis en gage par la victime.
De son côté, l’Officier de police judiciaire a contesté le fait qu’il est celui qui aurait donné l’ordre de torturer Olivier Mpunga, et a déclaré que celui-ci se serait donné la mort par pendaison dans le cachot.
« Je l’ai verbalisé lorsqu’on l’a amené aux environs de 22 heures. J’ai ensuite demandé de le placer à l’amigo pour continuer l’instruction le jour suivant et faire une descente sur terrain pour récupérer le véhicule qu’il avait vendu. Curieusement le matin, j’ai été informé par le Chef de poste Ntumba que le prévenu qui était au cachot s’est tué par pandaison. On ne l’a pas torturé », a déclaré l’OPJ.
Par ailleurs, les deux prévenus ont justifié le vêtement attaché au bras d’Olivier Mpunga avec le balaie par le fait qu’ils n’avaient pas des menottes ou de quoi le maîtriser, mais aussi parce que l’infortuné était plus costaud qu’eux et qu’il avait une masse imposante comparée à eux.
D’un autre côté, le policier Chef de poste qui a également répondu aux questions des juges militaires et d’autres parties au procès, a avoué que ses supérieurs et lui avaient donné des coups à Olivier Mpunga, afin de le grimacer et lui faire cracher la vérité.
« Quand on l’a amené à 22h, il fallait lui faire des grimaces pour lui faire parler. C’est comme ça qu’on lui a donné quelques gifles, des petites menaces. Comme on n’avait pas de menottes, on a pris son habit pour le maîtriser en lui noua les bras. Après, on m’a demandé de le placer au cachot. Le matin on est venu me dire qu’il s’est pendu. Je suis venu et j’ai vu ça », a-t-il avoué.
Ce prévenu a par ailleurs signalé que les vidéos montrant les scènes de tortures avaient été filmées par le plaignant et que celui-ci aurait remis 100 USD en guise de collation aux agents de police qui étaient en service ce soir-là.
Notons que ce procès a été retransmis en direct à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC). Il a été suspendu et il doit reprend ce mardi 21 décembre 2021.
Eunice Luyeye