La question de la durée du mandat de la Monusco était au cœur des discussions lors de la conférence de presse conjointe entre cette mission onusienne et le Gouvernement congolais, le jeudi 30 décembre 2021, à Kinshasa.
Dans son allocution, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC et cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a éclairé quelques zones d’ombre quant à ce.
« J’entends souvent que la Monusco travaille à justifier sa présence sur le sol congolais : rien n’est plus faux. Personne, et certainement pas moi ni votre Gouvernement, ne peut se satisfaire de la présence prolongée des militaires étrangers sur le sol congolais, même si elle continue d’être nécessaire, et au-delà, de la dépendance de la RDC à l’aide humanitaire et internationale », a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter : « Je respecte pleinement le droit de chacun de critiquer la Mission. Mais je souhaite de tout cœur que l’on puisse changer le narratif habituel et convenu sur notre travail, qui rejaillit aussi négativement sur les progrès qui ont été faits par votre pays : la reconstruction de l’Etat avance, la violence des groupes armés ne touche plus que 10% des territoires du pays, les processus démocratiques et électoraux, toujours fragiles, se renforcent, les forces de sécurité nationales gagnent en compétence et en efficacité, et la promotion et la défense des droits de l’homme trouvent un écho grandissant grâce à une société civile vive et constructive ».
Concernant le départ de la Monusco du sol congolais, la Cheffe de cette mission onusienne a signalé qu’il « reste un travail à finir, conformément à la volonté du Conseil de sécurité des Nations-Unies et des autorités congolaises ».
« Néanmoins, pour partir de manière responsable et durable, il nous reste un travail à finir, conformément à la volonté du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de vos autorités. Il nous faut continuer à consolider l’autorité de l’Etat sur la totalité du territoire national et créer un environnement protecteur pour la population. Un environnement protecteur, ça veut dire : des policiers en mesure d’assurer le maintien de l’ordre partout; des militaires dédiés à la défense des frontières après avoir neutralisé les groupes armés nationaux et étrangers;
Une justice disponible pour régler les différends de manière pacifique et mettre fin à l’impunité; et des services sociaux de base, éducation et santé en tête, accessibles à tous. Tels sont les fondamentaux sur lesquels nous travaillons avec les autorités et nos partenaires », a fait savoir la Cheffe de la Monusco.
Notons que la Mission de l’Organisation des Nations-Unies en République Démocratique du Congo (Monusco) prévoit de quitter la province du Tanganyika au 30 juin 2022 pour consolider sa présence en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les provinces dans lesquelles sévit une insécurité indescriptible.
La rédaction