Dans une récente correspondance au président Félix Tshisekedi, l’Association des correspondants de la presse internationale en République Démocratique du Congo (ACPI-RDC) a renouvelé son appel à la « libération » de Stanis Bujakera, se fondant notamment sur les déclarations du chef de l’Etat lors d’un échange avec la presse.
Félix Tshisekedi, au cours de sa sortie médiatique du 22 février dernier, avait publiquement promis de « fourrer son nez dans cette affaire », considérant que le journaliste Stanis Bujakera est « victime » d’une « justice malade ». Partant, il avait également promis de « prendre la décision qu’il faudra dès demain (c’est-à-dire le 23 février dernier, NDLR) ».
Depuis, Stanis Bujakera, correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa et Directeur de publication adjoint d’Actualite.cd, est toujours entre les quatre murs à Makala. Sa dixième demande de liberté provisoire a été rejetée au lendemain de ces déclarations du président Tshisekedi.
De quoi pousser ses collègues de l’ACPI-RDC à considérer que « l’espoir suscité par le chef de l’Etat semble se transformer en désespoir ».
« Bien que Stanis Bujakera ait accepté de collaborer avec la justice congolaise, il demeure curieusement en détention. Ici, la seule demande de l’ACPI-RDC c’est que le confrère retrouve sa liberté tout en se mettant à la disposition de la justice chaque fois que celle-ci aura besoin de lui. Ainsi, il pourra continuer à exercer la profession », ont-ils plaidé auprès du chef de l’Etat, implorant sa « magnanimité pour une libération rapide du confrère qui est en même temps père de famille ».
Dans l’entre-temps, le ministère public a requis vendredi 20 ans de prison contre le journaliste Stanis Bujakera, poursuivi pour faux et usage de faux et propagation de faux bruits.
Son arrestation, début septembre, est intervenue à la suite de la publication le 30 août 2023 d’un article sur le site de Jeune Afrique sur les circonstances de la mort de l’opposant Chérubin Okende. Cet article mettait en cause le rôle qu’auraient joué les renseignements militaires dans la mort de cet ancien ministre des Transports, en citant une note attribuée à l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Alors que le journaliste n’a pas signé l’article, le ministère public estime qu’il a fabriqué la note attribuée à l’ANR avant de la diffuser en premier sur les réseaux sociaux.
Giscard Havril Mane