La famille de Chérubin Okende, par le biais de ses avocats, a, dans une missive datant du 19 septembre 2023, saisi le procureur près le parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe pour exiger de « connaître l’évolution » des enquêtes devant déterminer les causes et les circonstances de l’assassinat de l’élu de la Lukunga.
« Bientôt deux mois depuis que l’autopsie a été réalisée, les résultats ne sont-ils pas toujours en possession du parquet instructeur qui, de ce fait, peinerait à orienter les enquêtes ? Au cours de notre dernier entretien, ces résultats étaient imminents et qu’il ne resterait que ceux des experts de la MONUSCO, à vous en croire, où en sommes-nous à ce jour? Qui est ce destinataire-inconnu bénéficiaire de ce rapport d’autopsie ? », a interrogé la famille Okende dans cette missive, qui redoute de se retrouver « en présence d’une affaire non élucidée ».
« La famille s’inquiète que certaines pistes qui devraient être exploitées, fassent l’objet des sorties médiatiques des autorités politiques dans le but de les discréditer », a-t-elle dit, évoquant l’exemple des révélations faites par le média Jeune Afrique sur les circonstances de l’assassinat du député Chérubin Okende.
Selon ce média, qui cite un rapport de l’Agence nationale des renseignements (ANR), l’élu de la Lukunga est mort asphyxié entre les mains des éléments du service des renseignements militaires (ex-Demiap). Ceux-ci, selon Jeune Afrique, avaient enlevé ce cadre du parti de Katumbi sur le parking de la Cour constitutionnelle, avant de le torturer. Une torture qui a mal tourné au ooint de coûter la vie à l’ancien ministre des Transports, dont le corps a été retrouvé sur l’avenue des Poids lourds à bord de son véhicule.
Ce rapport, capté par Jeune Afrique, est un « faux » selon les autorités congolaises. Sa publication a été à la base de l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera, en détention depuis environ dix jours.
La tournure que prend cette affaire pousse la famille Okende à croire que « le parquet n’arrivera pas à élucider cette tragique affaire » à laquelle un « proche du chef de l’État » est lié.
Elle a dit se réserver le droit de saisir les instances judiciaires internationales pour faire éclater la « vérité » sur l’assassinat de Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet dernier.
En attendant, la famille a assuré qu’elle « restera vigilante aux conclusions de l’autopsie ».
Laurent Omba






