Le Sursaut national, regroupement politique et citoyen dirigé par les figures de l’opposition notamment Delly Sesanga et Ados Ndombasi, a mobilisé ce samedi au stade municipal de Masina (Kinshasa) pour manifester contre toute tentative de réforme de la Constitution congolaise. L’événement a attiré de nombreux militants et figures de l’opposition, galvanisés par le rejet collectif de ce qu’ils considèrent comme une volonté du président Félix Tshisekedi de s’éterniser au pouvoir.
Sous une ambiance chargée d’émotion et de détermination Jaelle Ngalula (sœur du militant Rossy Mukendi) et Jean-Claude Kapangala (frère de Thérèse Kapangala) ont pris la parole pour évoquer le souvenir de leurs proches, morts lors des contestations contre un éventuel troisième mandat de Joseph Kabila.
Delly Sesanga, leader du Sursaut national, a dénoncé des ambitions qu’il juge contraires aux valeurs démocratiques, affirmant que « Tshisekedi ne veut pas être sénateur à vie, il veut devenir président à vie. Voilà pourquoi il veut changer la Constitution…Le changement de la Constitution est égal à un troisième mandat déguisé ».
Le débat autour d’une possible réforme constitutionnelle suscite une forte polarisation en RDC.En novembre, lors de son discours à Lubumbashi, Félix Tshisekedi avait exprimé, sur un ton ferme, son intention de lancer une réflexion sur la Constitution, affirmant que personne ne pourrait l’en empêcher.
Cependant, lors de son récent discours sur l’état de la Nation, son approche semblait plus prudente.
« Il est peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle, afin d’éliminer les failles qui ralentissent notre appareil étatique », avait déclaré le président Tshisekedi.
Delly Sesanga a exhorté ses partisans à être prêts à descendre dans la rue, qualifiant une éventuelle création d’une commission sur la réforme constitutionnelle comme un premier pas vers la prolongation du pouvoir de Tshisekedi.
Alors que le débat s’intensifie, le camp présidentiel appelle à une révision pour corriger des lacunes institutionnelles, notamment celles relatives aux compétences des assemblées provinciales. L’opposition, elle, considère tout changement comme une stratégie de manipulation politique pour servir des ambitions personnelles.
Jevic Ebondo